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Lancement officiel hier des assises nationales sur le coton: Relancer la culture de l’or blanc en vue de « la rendre compétitive, rentable, stable et durable »

Le Premier ministre Moctar Ouane, avec à ses côtés  le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, M. Mohamed Ould Mahmoud, a procédé, hier lundi 18 janvier, à l’hôtel de l’Amitié, au lancement des  Assises Nationales sur le coton placées sous le thème  » Ensemble, mettons en valeur l’or blanc malien « . Ces assises, qui s’étalent sur plusieurs semaines avec des travaux de terrain, visent à relancer la culture cotonnière en vue de « la rendre compétitive, rentable, stable et durable ». La filière coton, qui est la colonne vertébrale de notre économie, est confrontée, une fois de plus, à une crise aigüe consécutive au boycott de sa culture par les producteurs lors de la précédente campagne agricole.

 

Pour une fois de plus, les acteurs de la filière coton se retrouvent au chevet de celle-ci qui a traversé plusieurs crises majeures au cours des dernières années. Ces différentes crises ont été rappelées hier par le ministre de  l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, M. Mohamed Ould Mahmoud.

La première a été la crise de 2000-2001 faisant suite à la baisse de la ristourne passée de 40 FCFA/kg en 1989/1999 à 5 FCFA/kg en 1999/2000,  avec un prix plancher de 145 FCFA/kg. L’augmentation du prix plancher à 160 FCFA/kg en 2000/2001 par l’Etat sera jugée insuffisante. Trop peu et trop tard selon plusieurs zones de production.

Le mouvement de boycott qui s’en est suivi s’est traduit par une chute de production de 459 000 tonnes en 1999/2000 à 242 000 tonnes en 2000/2001, soit une baisse de plus de 40%.

La deuxième crise de 2008-2009 résulte d’une augmentation spectaculaire sur le marché mondial du prix des principaux engrais du système coton. En effet, le prix de cession du complexe coton est passé de 12 000 FCFA/sac en 2007/2008 à 17 210 FCFA/sac, celui du complexe céréales de 11 000 FCFA à 16 370 FCFA/sac et celui de l’urée de 10 275 FCFA à 17 690 FCFA/sac. Malgré l’augmentation du prix d’achat du coton par les autorités de 160 FCFA/kg en 2007/2008 à 200 FCFA/kg en 2008/2009, il y a eu un mouvement de boycott de la culture du coton.

La troisième crise de 2020-2021 découle de la pandémie de la Covid 19. Cette pandémie a eu un impact sur le cours de la fibre du coton qui est passé de 1013 FCFA/kg en position FOB à 772 FCFA/kg de mi-février à fin mars 2020.

Une telle situation a eu une répercussion directe sur la détermination en avril 2020 du prix d’achat du coton au titre de la campagne 2020/2021 qui est passé de 275 FCFA/kg en 2019/2020 à 200 FCFA/Kg en 2020/2021, soit une réduction de 27%, les intrants agricoles étaient cédés au prix coûtant.

Conséquence : sur une projection de 820 000 tonnes, la CMDT n’a récolté que 147 000 tonnes de coton-graine lors de cette campagne.

Ainsi, le défi au terme de ces Assises est de contribuer à la relance de la culture cotonnière en vue de « la rendre résiliente, compétitive, rentable, et durable« . Elles doivent répondre à certaines problématiques :   Quelles sont les leçons apprises des différentes crises et pourquoi les solutions envisagées n’ont-elles pas fonctionné ?  Quelles sont les actions de relance de la culture du coton recommandées à partir de 2021/2022 ?  Quelles sont les actions devant permettre l’amélioration du mécanisme d’approvisionnement en intrants ?  Quelles sont les stratégies d’amélioration de la gouvernance de la filière, et des capacités opérationnelles des organisations paysannes ;    Quelles sont les attentes vis-à-vis de l’état ?   Quels sont les mécanismes de financement de la recherche cotonnière ?

Aussi, les acteurs doivent identifier les actions de relance de la culture du coton à partir de 2021/2022 , proposer, entre autres, des actions d’amélioration du mécanisme d’approvisionnement en intrants afin de le rendre plus performant ; des stratégies d’amélioration de la gouvernance et des capacités opérationnelles des organisations paysannes ; une nouvelle forme de soutien de l’Etat à la filière coton et enfin des mécanismes de financement de la recherche cotonnière.

Après ce lancement, les  activités sur le terrain commenceront le 25 janvier prochain. Le ministre de l’Agriculture de rappeler que  » l’organisation des assises nationales sur le coton, préconisée par mon département, s’inscrit dans l’axe 2 du programme d’actions du gouvernement de transition, à savoir la promotion de la bonne gouvernance. Je veux dire la bonne gouvernance du secteur du développement rural qui est la première richesse du pays, avant les mines, avant les transferts des migrants et avant l’aide publique au développement. S’agissant précisément de la filière coton, elle est la colonne vertébrale de notre économie. Toutefois, depuis des décennies, elle est confrontée à des crises récurrentes…  Tout se passe, au rythme des fréquentes contreperformances, comme si nous étions dans la fameuse spirale de la pauvreté tant décrite par les économistes. Briser ce cycle infernal est indispensable. C’est le pari que mon département a fait« .

Le Chef du Gouvernement a, quant à lui, souligné l’Importance particulière de ces Assises. M.Moctar Ouane a déclaré que l’objectif est de trouver des solutions afin de contribuer à la relance de la culture cotonnière et d’assurer la résilience et le développement durable de la filière coton dans notre pays.

YC

Source: l’Indépendant

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