A la grande surprise de l’opinion publique, la branche M5-RFP conduite par Dr Choguel Kokalla Maïga, non moins, premier ministre de la transition dans un mémorandum sur le bilan «de l’an trois (03) de la rectification de la trajectoire de la transition » fait une autopsie de cette période transitoire en essayant de se défaire de certains aspects qu’elle considère comme mitigés. Quel intérêt pour de tel procès après trois longues années de collaboration ?
Dans un passé récent, Choguel et ses proches n’avaient aucun repu pour tous ceux qui, à tort ou à raison, avaient des critiques contre la gestion de la transition.
Tel un Boomerang, cette lance minutieusement taillée contre ceux qu’ils qualifiaient « d’ennemis de la transition » revient enfin chez le propriétaire lui-même. Après ceux qui avaient les avis contraires à la gestion des affaires publiques, la sentence contre « les mauvais Maliens » se poursuit jusque dans le cercle restreint du pouvoir.
Du moins, c’est ce que laisse voir la sortie ressente de la mouvance M5-RFP proche du premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga. En effet, dans un mémorandum long de quatre pages, les proches du premier ministre lui font un bain rituel dans l’espoir de le blanchir « du bilan sombre » des trois années de la rectification de la trajectoire de la transition.
Pour bon nombre d’observateurs, le premier Choguel est aussi comptable du bilan positif que négatif des trois ans de rectification de la trajectoire de la transition au même titre que le président Assimi Goïta lui-même.
Bien que tout ne peut être rose dans une transition, mais le malheur de Choguel a été de vouloir abattre toutes voix discordantes qui pouvaient donner une apparence d’inclusivité et par ricochet aider à partager aussi les responsabilités qu’il assume quasiment tout seul aujourd’hui.
L’interrogation que beaucoup se sont posés après cette sortie « ratée » est que pourquoi avoir attendu tout ce temps pour dénoncer des dysfonctionnements ?
Dans leur mémorandum, les partisans du premier ministre, Dr Choguel Kokalla rapportent clairement que depuis longtemps, plusieurs questions majeures de la gestion gouvernementale étaient traitées sans associer leur mentor, le Dr Choguel Kokalla malgré qu’il demeure toujours chef du gouvernement.
Parmi ces décisions, figure le fameux limogeage de tous les ministres M5-RFP du gouvernement, le 1er juillet 2023, « sans consultation ni proposition » de Choguel, à la fois premier ministre et président du M5-RFP. Une violation parmi tant d’autres dénoncées par les partisans de l’homme au grand boubou, qui selon eux, est contraire au pacte de partenariat établi entre acteurs militaires et ceux du changement du 18 août 2020.
Si notre premier ministre n’était pas sincèrement d’accord avec les choses, ce manquement était donc une bonne occasion pour lui de rendre une bonne fois sa démission ou du moindre cas, dénoncer avec de telle rigueur pour servir l’histoire, mais aussi et surtout pour protéger son image d’homme d’État.
Mais hélas que le premier ministre ait juste préféré sacrifié ses camarades de lutte sous le prétexte que le Président de la transition est dans son plein droit de relever qui il veut du gouvernement. Une situation qui a aussi contribué à affaiblir davantage le M5-frp avec une seconde division interne.
Maintenant que la fièvre est arrivée à leur propre porte, les partisans du Dr Choguel Kokalla Maïga veulent se blanchir aux yeux de l’opinion publique dans une gestion dont ils sont comptables de bout en bout. Fort heureusement que les Maliens semblent beaucoup plus préoccupés par la recherche du quotidien que de se laisser encore avoir par des considérations politiciennes.
Le chantage politique de Choguel à atteint ses limites. Il se fera avaler cette fois-ci par ses stratégies malsaines.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS