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L’Afrique un jour sous la tutelle des robots ?

Au tribunal de l’Histoire, l’ignorance est une excuse dont les pays africains ne pourront se prévaloir.

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La globalisation et la révolution technologique sont deux forces qui transformeront fondamentalement nos sociétés. Ces forces sont déjà à l’œuvre. Et il fait peu de doute que nous ne sommes encore qu’à l’aube de bouleversements profonds.

Le monde qui pense et travaille – l’Occident, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie – est pour l’essentiel conscient de ces transformations. Comment ne le serait-il pas ? Les inégalités explosent en Occident et la classe moyenne, dont la disparition semble programmée, s’érode progressivement et inéluctablement à mesure que les assauts combinés de la globalisation et de l’accélération technologique s’intensifient.

Les pays asiatiques bénéficient, quant à eux, pour une grande part de la globalisation : la richesse y a augmenté depuis une trentaine d’années, une classe moyenne éduquée s’y est formée, et une élitepolitique de qualité (Chine, Singapour, Corée du Sud, etc.) y est prête à relever les défis futurs. Ceux-ci ne manqueront pas ; car si, dans le monde qui s’ouvre, l’intégration des marchés, des systèmes financiers et des moyens de télécommunications perturbera toujours plus l’équilibre des pays riches, la sophistication croissante de la technologie sera une menace pour les pays dits émergents.

Et l’Afrique subsaharienne dans tout ça ? La médiocrité de la Grande Endormie constitue son immunité. Notre population est déjà la moins compétitive au monde et le chômage atteint des niveaux stratosphériques. Nos gouvernants ne craignent donc pas les effets de la globalisation et de la révolution technologique sur l’emploi.

La petite élite éduquée du continent ? Le moment venu, elle suivra l’exemple de l’élite actuelle et se réfugiera en Occident. Du haut de son prévisible inconfort matériel, elle continuera à professer un afro-optimisme délirant et à vilipender un Occident coupable congénital de tous nos maux.

Mais le bouclier de la médiocrité se révélera fragile face aux mouvements de fond de l’Histoire. La paupérisation croissante de la classe moyenne occidentale conduira probablement à un exode important en direction des pays africains. Le mouvement est déjà entamé : le petit peuple des bidonvilles africains est accoutumé au voisinage de migrants (économiques) occidentaux.

Porté par les forces irrésistibles de la globalisation et de la révolution technologique, ce courant migratoire s’amplifiera. Il suivra la migration chinoise, dont les relations avec les locaux sont parfois tendues.

D’ores et déjà, on peut constater la présence de petits entrepreneurs occidentaux qui investissent des secteurs économiques traditionnellement tenus par des nationaux (garages, laveries, etc.). Pour l’instant, ils emploient en majorité une main-d’œuvre locale. Demain, devant le probable afflux de migrants occidentaux, ils pourraient – logiquement – recourir à une main-d’œuvre plus qualifiée que la main-d’œuvre locale. Les conséquences économiques, politiques et sociales de ce phénomène seront redoutables.

L’inattractivité de nos territoires et le sous-développement ne nous protégeront donc pas des mouvements de fond de l’Histoire.

Que faire ? Les gouvernements africains qui se soucient de l’avenir de leur pays devraient en priorité investir massivement dans l’éducation : améliorer la qualité des enseignants, rendre le métier attractif, luttercontre la pauvreté infantile, combattre les barrières culturelles au savoir, etc.

Au-delà, ils devraient réfléchir au monde qui vient et concevoir des stratégies pour anticiper ses risques et saisir ses opportunités.

En étant davantage ouverts sur le monde, les médias africains pourraient contribuer à éveiller les consciences.

La jeune élite du continent devrait quant à elle troquer son optimisme compulsif pour une forme de gravité (en l’occurrence, l’un empêche l’autre). Sans la conscience de l’ampleur du chantier qui l’attend, rien ne peut être fait. Elle devrait par la suite revoir ses priorités. Les pays d’Afrique subsaharienne ont d’innombrables problèmes. Mais ceux-ci ont une source unique : la mal-gouvernance. Par conséquent, la crème de cette élite – sur les plans intellectuel, moral, humain – devrait s’unir et travailler à l’amélioration de la gouvernance des pays de la région.

Quelle est l’alternative ? Ignorer les grands courants qui structurent le monde, continuer à nier la gravité du mal africain et à célébrer des progrès en grande partie fictifs ? Si tel est le chemin emprunté, alors l’Afrique subsaharienne pourrait bien être la proie de conflits sociaux d’une ampleur inédite. A ce stade, deux hypothèses sont envisageables : soit les pays concernés seront formellement recolonisés, soit ils seront mis sous la tutelle – la technologie le permettra sûrement – de robots intelligents. Et si c’était le juste coût de notre faillite collective ?
Source: lemonde

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