Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso est ébranlé par un coup d’État militaire. Quel sera le prochain?
Il y a d’abord eu le Mali. Deux fois. Puis ce fut la Guinée. Lundi, le Burkina Faso a, à son tour, sombré dans un coup d’État. En moins de dix-huit mois, trois pays d’Afrique de l’Ouest que l’on imaginait plus ou moins ancrés dans la démocratie ont vécu des putschs et ont retrouvé des régimes militaires.
La question qui hante maintenant les capitales voisines est simple: l’épidémie va-t-elle s’étendre? «Cela fait peur à tout le monde, reconnaît un responsable ouest-africain. On se regarde. Le Niger apparaît comme un État fragilisé et la Guinée-Bissau n’a jamais été bien solide».
«Sensibilité au modèle d’ordre et de discipline»
La maladie effraie d’autant plus qu’elle semble populaire. À Bamako, Conakry et Ouagadougou, des foules sont descendues sur les places pour fêter l’ère nouvelle qu’ouvrent, pensent-elles, ces hommes en uniforme. Il y a une décennie, parfois moins, ces mêmes manifestants conspuaient pourtant les officiers, réclamant la démocratie et des civils à la présidence. En 2014, au Burkina, ils avaient bravé les soldats en armes…