L’Afrique abrite beaucoup plus de milliardaires en dollars qu’on ne l’estimait jusqu’à présent, révèle le magazine Ventures qui publie lundi une liste de 55 milliardaires africains, alors que le nombre de pauvres continue à progresser par ailleurs.
Parmi les personnalités les plus riches d’Afrique répertoriées dans ce nouveau classement, 20 d’entre elles, dont trois des quatre plus riches, sont Nigérianes. L’Afrique du Sud et l’Egypte arrivent second et troisième, avec, respectivement, neuf et huit milliardaires qui en sont originaires.
Selon Ventures, l’entrepreneur nigérian Aliko Dangote, considéré comme l’homme le plus riche d’Afrique depuis plusieurs années par Forbes, est à la tête d’une fortune de 20,2 milliards de dollars.
M. Dangote, qui a fait fortune dans le ciment, est aujourd’hui à la tête d’un véritable empire industriel. Il possède notamment des usines de farine, de sucre et d’autres denrées alimentaires.
La femme la plus riche d’Afrique est aussi nigériane. Il s’agit de Folorunsho Alakija et la compagnie pétrolière qu’elle dirige, Famfa Oil, exploite un des bloc pétroliers off-shore les plus prolifiques du Nigeria, selon le magazine.
Mme Alakija, qui étudié le stylisme à Londres, créait des robes pour son amie Maryam Babangida, épouse de l’ancien dirigeant militaire Ibrahim Babangida. Cette relation l’a aidée, dit-on, à acquérir un bloc pétrolier en 1993 “à un prix relativement bas”, rapporte le magazine.
Les cinq plus gros milliardaires sud-africains, selon cette liste, sont des hommes blancs, âgés de plus de 60 ans. Ils ont fait fortune dans la finance et la distribution et tirent une large partie de leurs revenus de leurs investissements à l’étranger – Londres, New York, Zurich.
Le Sud-africain Nicky Oppenheimer, cinquième à ce classement, doit sa fortune, estimée à 6,5 milliards de dollars, aux mines de diamants dont il a hérité de sa famille et dont il s’est séparé récemment.
Une grande partie des milliardaires nigérians ont fait fortune dans le pétrole, le Nigeria étant le premier producteur d’or noir du continent.
Cette liste, constituée grâce à “une analyse rigoureuse des actifs” de chacune des personnalités mentionnées, est “une estimation basse” estime Chi-Chi Okonjo, le fondateur de Ventures, contacté par l’AFP. Parce qu’en Afrique,”les gens n’aiment pas parler de leur fortune, il préfèrent parler de philanthropie”.
Si certaines grandes fortunes du continent refusent de parler de leurs richesses c’est aussi souvent parce qu’ils souhaitent préserver certaines zones d’ombres sur leurs affaires et que leurs relations avec le pouvoir ne sont pas toujours clairement établies.
Si l’Afrique compte de plus en plus d’hommes très riches et si plusieurs pays du continent enregistrent une bonne croissance économique malgré la crise économique mondiale, la pauvreté n’a pas reculé pour autant.
L’Afrique sub-saharienne, qui comptait 205 millions d’habitants vivant dans un état d’extrême pauvreté (avec moins d’1,25 dollars par jour) en 1981, en comptait 414 millions, soit plus du double, en 2010, selon la banque mondiale.
AFP