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Ladji Bourama, un chef de guerre mal inspiré

Si le récent discours du président IBK à Sikasso est porteur d’espoir, le choix du site et certains passages du speech  s’avèrent cependant inopportuns et par conséquent, discutables.

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En visite à Sikasso  en 3ème région du Mali, le Président de la République IBK  s’est adressé aux militaires au camp Tièba : «Soldats du Mali,  quand je vous regarde, je suis fier de vous… Tout a été fait par certaines puissances pour empêcher l’équipement de l’armée malienne …».

 L’on s’interroge aujourd’hui aussi bien sur le choix du site que sur l’opportunité de certains passages  du discours.

D’abord le choix de Sikasso ! Bien entendu, la 3ème région comme toutes les autres de la République, méritent amplement que le Président s’y rende. Vue sous ce prisme, le séjour en question honore grandement le visiteur puisque désormais perçu comme un Président de proximité.

Cependant, s’il avait porté son choix sur les villes martyres, récemment victimes d’actes de terrorisme, à l’image de Sévaré ou Aguelhok, ses hôtes militaires auraient été particulièrement  galvanisés, et à travers eux, tous les défenseurs d’une République Une et indivisible. En somme, un chef de guerre au milieu de la troupe sur la ligne de défense aurait mieux porté qu’une présence dans une région située à des milliers de kilomètres de là et où la menace n’est bien présente. Et politiquement,  l’image d’un Président proche de ses soldats engagés dans la guerre, aurait été magnifiée.

Avant lui, d’autres présidents ont expérimenté cette option avec succès : Georges Bush, Obama et Sarkozy  en Irak; Hollande à Tombouctou, etc. Ils ne s’en sont trouvés que mieux. Leurs soldats aussi ! Idem, les populations !

 

Maintenant, l’opportunité de certains passages du discours ! «Tout a été fait par certaines puissances pour empêcher l’équipement de l’armée malienne…». A quelle puissance fait donc allusion le président malien ? Bien sûr à la France et alliés. Et l’accusation est bien fondée. Il faut dire que tout le monde n’est pas rassuré de voir le Mali, l’un des rares pays au monde avec 7 frontières, devenir une puissance militaire dans la sous-région. La géopolitique a ses raisons. Mais l’opportunité d’une telle déclaration, surtout du président de la République, est-elle établie ? Loin s’en faut ! Et pour cause.

La France (la puissance en question) est susceptible d’assimiler les propos à une campagne de dénigrement et de culture  d’un sentiment anti-français; ce, dans un contexte de crise dans laquelle elle est particulièrement indexée et engagée. De tels propos dans un pays fragilisé comme le Mali et dont l’avenir est hypothéqué par des influences extérieures, ne peut que compliquer davantage la situation et inciter les accusés à persévérer dans leur logique malveillante.

Et vous l’avez certainement remarqué : chaque fois que le Président IBK fait montre de fermeté à une quelconque puissance, l’on brandit une page sombre de sa gestion (affaire Tomi Michel, avion présidentiel, FMI, etc.). Alors, pourquoi prêter le flanc et se mettre à découvert ? Il peut bien se contenter d’équiper son armée sans mot dire. Seul le silence est… Bref, son discours s’avère inutilement provocateur !

IBK ne doit cependant s’en prendre qu’à lui-même. C’est bien sous son règne à lui que l’Accord de défense avec cette Puissance a été signé. Et pourtant, il existe encore, à ce jour un traité militaire avec la Russie et la Chine qui ne demande qu’à être activé. Et le saviez-vous ? La Fédération de Russie n’a pas encore livré toutes les commandes d’armement du Mali, commandes datant du règne d’ATT. C’est la signature d’un accord de défense pudiquement appelé «accord de coopération militaire» qui a remis en cause de nombreux projets avec les autres puissances alliées dont la sincérité envers le Mali n’est plus à démontrer. A titre illustratif, le MNLA a tenté d’amener la Fédération de Russie à prendre fait et cause pour lui en lui proposant l’exploitation des ressources minières de « l’Etat « l’Azawad». Le président Vladimir  Poutine ne s’est pas contenté de rejeter l’offre. Il a aussi rappelé que le Mali est et reste un pays ami de longue date. Mieux, il a informé IBK de la démarche des rebelles du MNLA. Les aveux sont d’IBK lui-même à la faveur de sa rencontre avec la communauté malienne du Maroc à Rabat en 2013.

Inutile donc de dénoncer à tout vent ces «puissances», l’essentiel est d’agir, donc  de se donner les moyens d’agir en silence.   

B.S. Diarra et Coulou

source : la sentinelle

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