C’est l’appellation d’Ibk la plus répandue ces derniers temps et qui risque même de ravir la vedette au très populaire sobriquet «Ladji Bourama». IBK l’a mérité la semaine dernière, à l’issue de sa sortie fracassante sur l’opposition malienne en recevant les vœux de la société civile malienne. Dans le dessein vraisemblable d’un appel du pied à ses composantes, le chef de l’Etat a laissé entendre que la société civile mérite plus les 500 millions annuels que l’opposition qui consacre du temps à insulter le pouvoir.
Et de mentionner en demi-mot que la loi qui l’attribue au chef-de-file de l’opposition est susceptible d’être revue. À défaut d’en arriver jusque-là là, IBK prévient qu’il ne sera désormais d’une posture différente face à l’opposition qui a dépassé toutes les limites. Cette dernière n’a pas l’air d’être perturbée outre mesure par les menaces d’IBK. La plupart des ténors interrogés par nos soins l’assimilent à une simple intimidation comparable à ses habituels «doigts agités».
Seul le Rpm existe
Le Rassemblement Pour le Mali est en train de démontrer qu’il est réellement un parti au pouvoir. A l’occasion du nouvel an qui vient d’être entamé, il est la seule formation ayant réellement couvert la capitale malienne de messages de vœux bonne année au peuple malien. Les affiches du parti d’IBK, qui a échu aux mains de Bocari Treta, continuent d’inonder la ville de Bamako dans tous ses compartiments de couleurs du Tisserand. Il n’en est rien de tel pour la seconde force de la même majorité présidentielle, l’Adema-Pasj. Assez nantie par les proportions d’aide financière qu’elle perçoit annuellement de l’Etat, la Ruche extraordinairement invisible sur la scène de présentation des vœux 2018. Son absence dans la capitale dont un des leurs est le maire est en tout cas plus étonnante que celle de l’URD, troisième force politique du pays et première force de l’opposition, qui semble avoir choisi d’abandonner le terrain de la communication au parti présidentiel.
Les temps du réveil tardif chez le chef de l’Etat et son ami Dicko
Si IBK partage désormais quelque trait avec son ami prêcheur, Mahmoud Dicko, c’est sans doute la conscience tardive des choses. L’un, le chef de l’Etat en l’occurrence, a osé dire devant Dieu et les Maliens – auxquels il promettait le bonheur immédiat – qu’il est à présent réveillé et ne va plus tolérer les obstacles dressés sur son chemin par les fauteurs de trouble. Allusion est ainsi faite à l’opposition par le président de la République, qui parle par ailleurs d’une application rigoureuse de la loi dans un pays où l’Etat n’a point d’emprise sur la totalité du territoire. Quoi qu’il en soit, IBK, en le disant n’a pas l’air de se rendre compte qu’il reconnaît tacitement avoir consacré près de cinq longues années à un repos perturbé par les menaces de perte du pouvoir. Au nombre desquelles menaces figure celle de l’imam Mahmoud Dicko, naguère plus fidèle à IBK qu’à sa foi et qui vient de s’apercevoir qu’il ne s’agit plus d’un homme mais de toute une nation à préserver. La vérité est que s’il n’avait pas été obnubilé par son hostilité à l’homme ATT, le pays ne se serait pas engouffré autant.
Moussa Mara entre majorité et opposition
Candidat quasi déclaré à la présidentielle 2018 et non moins ancien maire de la Commune IV, le président de Yelema garde un pied dans la majorité présidentielle malgré l’annonce officielle de son retrait de cette tendance politique. Il en a donné la preuve lors de ses sorties récentes à l’intérieur du pays, dans le cadre d’un contact avec les militants de son parti – et peut-être même d’une implantation déguisée de celui-ci car certaine localités sont visiblement dépourvus de toute ombre de Yelema. C’est le cas de Yanfolila où, selon nos sources, Moussa Mara a eu recours, pour se donner l’ampleur à son accueil, aux militants de la majorité présidentielle d’où il a pourtant débarqué. Il nous revient en effet que les représentations locales de la coalition pro-présidentielle ont été démarchées aux moyens de fallacieux arguments d’appartenance à la même tendance. Et Mara, selon notre source, a même publiquement reconnu avoir été accueilli par une liesse disproportionnée à sa présence. D’où la question : que diantre quitter une tendance en gardant l’œil sur ses forces de mobilisation ?
La Rédaction
Source: Le Témoin