Si la hausse des prix au monde pourrait s’expliquer par l’apparition de la COVID-19, ensuite la guerre Russo-Ukrainien qui continue d’ailleurs avec ses conséquences néfastes, le manque d’anticipation des autorités en est pour beaucoup dans l’aggravation de la crise sociale à laquelle une frange importante du peuple malien est confrontée. Ainsi au Mali l’heure est grave, les produits de première nécessité tels que le sucre, le lait, l’huile et les céréales ont encore connu une flambée inexplicable de prix aux différents marchés de Bamako et environs. A titre indicatif le prix du sucre est à 750f ou 800f quid des autres produits de grande consommation ?
La levée de l’embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA n’a, semble-t-il, pas atténué la souffrance des populations maliennes qui continuent sa descente aux enfers dans l’acquisition des produits les plus élémentaires pour leur survie. La hausse des prix à laquelle les maliens s’y étaient habitués et ont supporté pendant les moments très chauds des sanctions injustes, illégales et illégitimes imposées par les organisations sous régionales, est finalement devenue un phénomène inquiétant au Mali, même après les sanctions. Les paisibles citoyens sont menacés de famine à cause de l’inflation des prix et surtout la diminution du pouvoir d’achat. Rares sont les familles au Mali qui ont au minimum 2 repas par jour. La situation est dramatique et interpelle les plus hautes autorités qui ont en charge la gestion de la RES –PUBLICA. Elles sont d’autant plus interpellées que leur silence devient assourdissant face à la gravité de la situation. Le peuple souffre et attend de son gouvernement des mesures importantes pour atténuer sa souffrance. En effet, les citoyens tirent le diable par sa queue, à cause des difficultés économiques, financières et sociales. A celles-ci il faut ajouter une insécurité généralisée. Le hic est que cette crise n’impacte que les plus démunies, sinon les gouvernants continuent de vivre dans une insolence. Tantôt elles augmentent le train de vie de l’Etat en élargissant le CNT, tantôt elles augmentent les budgets des organes de la transition qui font office d’institutions. Mais rarement elles prennent des décisions qui soulageraient le bas peuple, la grande victime de la dramatique crise sociale.
Pour rappel, l’aggravation de la crise alimentaire est due en grande partie à l’étouffement du secteur privé, qui non seulement est privé de la dette intérieure, mais aussi et surtout est sevré de toutes compétitions sur l’espace sous régional, alors que quand le secteur privé s’enrhume c’est toute l’économie qui tousse, avec son corollaire de crise sociale et de famine
En définitive, pour soulager la misère du peuple les autorités doivent parer au plus pressé en prenant certaines mesures coercitives sur les commerçants afin qu’ils diminuent drastiquement les prix des denrées de première nécessité comme la pomme de terre, les tomates, le sucre, l’huile, le lait, le riz, la farine, l’oignon, même le ‘Dableni’.
Oumou SISSOKO
Source: L’Alternance