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A la Une: les otages d’Arlit auraient-ils pu être libérés plus tôt?

La question est posée après les récentes déclarations dans plusieurs médias français de l’ex-agent de la DGSE, Jean-Marc Gadoullet. Jean Marc Gadoullet qui affirme qu’il aurait pu libérer tous les otages d’Arlit deux ans plus tôt… Si on n’avait pas saboté sa mission de négociateur du côté de Paris. Une accusation appuyée notamment par le témoignage de Françoise Larribe, ex-otage libérée justement deux ans avant son mari Daniel.

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Du coup, un autre ex-otage, Thierry Dol a décidé d’interpeller à ce sujet le président de la République François Hollande, dans une lettre qu’il lui a adressée le 14 juin dernier. Thierry Dol qui est notre invité ce matin sur RFI et qui s’en explique. On vient de l’entendre.

D’après lui, les récents articles de L’Express, de Challenges et de Vanity Fair montrent qu’il y existe des zones d’ombres autour des négociations qui ont lieu au printemps 2012 pour la libération des otages. L’Express et Challenges exposent la version du négociateur Jean-Marc Gadoullet, qui dénonce l’obstruction présumée du général Puga, alors chef d’état-major des armées.

Le général Puga accusé…

D’après L’Express, donc, l’Etat français serait bien responsable d’un allongement de la captivité des otages. « Les documents consultés par nos soins semblent le confirmer, affirme l’hebdomadaire. Ils établissent que l’émir algérien Abou Zeid était prêt à délivrer les otages en avril 2012, lorsque des ordres de Paris ont tout interrompu. L’Express a pu consulter des mails échangés à l’époque entre Gadoullet, Areva, Vinci et l’Elysée. »

Et l’hebdomadaire de s’interroger : « Pourquoi le général Benoît Puga s’est-il opposé à cette libération des otages, Marc Ferret, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand ? Interrogé, l’officier n’a pas souhaité répondre à nos questions. Stratège des guerres libyenne et ivoirienne de Nicolas Sarkozy, qui l’a installé à son poste en mars 2010, le général est décrit par un haut gradé proche du ministère de la Défense comme un “homme de l’ombre”, à l’influence “démesurée”. A-t-il informé le président de la République, alors en pleine campagne électorale, de la possibilité de libérer les otages ? La décision finale venait-elle de lui ? », s’interroge encore L’Express.

Pour sa part, poursuit l’hebdomadaire, « l’entourage de Nicolas Sarkozy laisse entendre que le général aurait sciemment court-circuité le président. Une situation inédite dans la Ve République. Un proche de l’ancien chef de l’Etat enfonce le clou : “il ne serait pas étonnant, affirme-t-il que M. Puga ait pu prendre cette décision. Pour ce qui est de la raison, je vous laisse à vos hypothèses…” Il reviendra à l’enquête judiciaire en cours de déterminer qui, du général Puga ou de Nicolas Sarkozy, a choisi l’option qui leur est reprochée par les anciens otages. »

Par ailleurs, pointe encore L’Express, « ni les directions d’Areva et de Vinci ni l’Elysée n’ont souhaité s’exprimer sur cet épisode. Le chef d’état-major devrait être libéré de ses fonctions en juillet prochain. La justice pourrait alors estimer avoir quelques questions à lui poser. »

Cynisme, cupidité et méchanceté ?

Dans la presse africaine, cette réaction très vive du site d’information guinéen Ledjely.com : « après la libération, en octobre 2013, des quatre otages français qui restaient retenus par Aqmi, on pensait ce dossier fermé. Mais les rivalités entre négociateurs le ressortent des tiroirs et vont jusqu’à révéler des facettes pas franchement élogieuses pour la présidence française. […] Vu d’Afrique, poursuit Ledjely, cette affaire jette une lumière crue sur le cynisme, la cupidité et la méchanceté qui guident les actions des services secrets français. Si les médias occidentaux, en particulier, passent leur temps à accabler les ravisseurs, dont ils disent qu’ils sont sans foi, ni humanité et qu’ils traitent les otages comme de simples marchandises ; ce que l’on apprend ainsi des agissements des négociateurs et des responsables très haut-placés dans la hiérarchie de l’armée et même de l’Etat français n’est pas si différent de ce que l’on condamne chez les autres. Au point, estime encore Ledjely.com, qu’on peut conclure que du côté de la France aussi, il y en a qui, au-delà des déclarations publiques faussement teintées d’émotion, ne verraient pas d’un mauvais œil que quelques-uns de leurs compatriotes se fassent enlever quelque part dans le monde. »

 

Source: RFI

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