Je vous adresse cette lettre avec un profond respect et un souci sincère pour l’avenir de notre nation. En tant que jeune éditeur, ma voix est modeste, mais elle est portée par le souci du bien-être de mes compatriotes et de la pérennité de notre chère patrie.
Monsieur le Président, je vous écris pour vous exhorter à ne pas accepter d’être candidat à la future élection présidentielle. Votre mission, celle que l’histoire vous a confiée, est de garantir que des élections transparentes et démocratiques soient organisées dans les délais les plus brefs. C’est une responsabilité immense, mais c’est aussi l’occasion de montrer au monde votre dévouement pour le Mali, au-delà des ambitions personnelles.
Il est impératif, Monsieur le Président, que vous interveniez pour que la justice soit rendue aux prisonniers. Demandez aux institutions judiciaires de juger ceux qui doivent l’être et de libérer ceux contre lesquels il n’y a aucune charge. La justice est un pilier essentiel de notre démocratie et de notre société, et elle ne doit pas être compromise.
Je vous implore également de réengager le dialogue avec la Côte d’Ivoire concernant l’approvisionnement en électricité. La collaboration régionale est cruciale pour notre développement et notre stabilité économique. Ne laissez pas les conflits passés entraver les progrès futurs.
Monsieur le Président, je vous implore de ne pas écouter les flatteries de ceux qui cherchent à vous induire en erreur. Il est facile de rentrer dans l’histoire, mais y rester comme une figure respectée et vénérée est la véritable difficulté. J’ai vu comment notre peuple se comporte, comment les illusions ont été présentées à votre prédécesseur, IBK, et comment cela s’est terminé. Les conseillers qui vous entourent ne vous disent pas toujours la vérité et, lorsque la situation devient critique, ils disparaîtront.
Je vous en conjure, prêtez attention à ces avertissements. Beaucoup de vos soutiens initiaux se sont éloignés, incapables de subvenir aux besoins de leurs familles. Certains de vos ministres ne sont que des figurants. Intégrez des technocrates compétents dans votre gouvernement, organisez des élections libres et équitables, et quittez le pouvoir en laissant une nation stable derrière vous. Vous pourrez toujours revenir plus tard, avec l’honneur et la reconnaissance du peuple.
Je n’ai aucun problème personnel, et je vous demande pardon si mes mots vous ont offensé. Je le dis parce que certains de vos proches sont allergiques aux critiques, il suffit d’un mot pour qu’on fasse disparaitre, or ma famille dépend de moi, et ce que je vous dis vient du cœur. Réfléchissez à ces paroles avant qu’il ne soit trop tard.
Avec tout mon respect et ma sincérité,
Abdourahmane Doucouré, jeune malien