Par la même occasion, le colonel Abdoulaye Maïga dit agir en vertu des dispositions du Code des collectivités selon lesquelles une mesure de dissolution ou de suspension peut intervenir au bout d’une procédure où le Conseil concerné, à travers le Maire, «est admis préalablement» à s’expliquer auprès du représentant de l’Etat de son ressort. À quels sujets les quatre collectivités des régions de Kayes et de Koulikoro ont reçu leurs demandes d’explications respectives ? Malin qui pourrait le dire. On sait, en revanche, que les précédentes mesures de dissolution n’ont point découlé de motifs de dysfonctionnement d’ordre administratif. Elles étaient intervenues, pour la plupart, au détour de cas d’indélicatesses financières que la tutelle a sanctionnées au mépris de toute présomption d’innocence et de procédures judiciaires appropriées ainsi que par une subtile extension des responsabilités individuelles à l’ensemble des équipes communales ciblées. Au demeurant, la posture transparaît dans l’allusion de la tutelle «aux violations de la loi» par les conseils dissous qu’aucune décision de justice ne justifie. L’arbitraire semble ainsi l’emporter sur toute autre motivation, en définitive, et s’explique vraisemblablement par des intentions préméditées de procéder au remplacement systématique des élus communaux sortants par des équipes désignées par l’administration. Il y a peut-être même lieu d’inscrire la démarche dans le prolongement du démantèlement de l’ordre politique.
La Rédaction
Source : Le Témoin