La MINUSMA et le Haut-Commissariat des Nations Unis aux droits de l’homme ont publié le 1 février, un rapport sur l’état de droits de l’homme dans le cadre du processus de paix au Mali. Ce rapport brosse l’état d’une situation des droits de l’homme ‘’préoccupante ‘’ malgré la signature de l’Accord de paix.
Plus de 6000 cas de violations et abus des droits de l’homme. C’est le bilan dressé par le rapport conjoint MINUSMA-Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Mali. Le travail ayant abouti à ce rapport a été mené entre janvier 2016 et juin 2017. Quatre domaines déterminants pour les parties signataires ont été examinés : le niveau d’implication dans des violations et abus des droits de l’homme ; les détentions en relation avec les conflits, « y compris celles liées aux opérations anti-terroristes » ; les efforts dans la lutte contre l’impunité ; et l’établissement de justice transitionnelle.
Selon le communiqué de la MINUSMA datant du 1 er février, plus de 800 incidents impliquant des hommes armés non identifiés et mettant en danger la vie de civils ont également eu lieu. Au total, souligne le communiqué, la violence a fait 2 700 victimes parmi lesquelles 441 ont été tuées. Des hommes et enfants constituent la majorité. Tous les mouvements armés et d’autres acteurs sur le terrain sont impliqués dans ces violations, abus et incidents, avec plus de 78%. Qu’ils s’agissent des mouvements signataires de l’Accord, des non signataires, des éléments armés non identifiés ou des membres des mouvements terroristes, AQMI, Ansar Eddine et autres, le rapport a relevé le degrés plus ou moins de leur implication dans les violations des droits de l’homme. Aussi, les forces de défense et de sécurité malienne, ainsi que les forces internationales présentes dans le pays sont indexées. Le rapport souligne que tous ces actes dénoncés ont été causés par un certain nombre d’éléments. «Les diverses confrontations entre les groupes armés signataires dans la région de Kidal, l’expansion des activités d’AQMI, Ansar Eddine et autres groupes similaires, la recrudescence du banditisme local dans la région du centre du Mali et enfin, les opérations anti-terroristes conduites par les forces maliennes constituent les principales causes de ces violations et abus », estime le communiqué de la MINUSMA. La division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA a fortement prêté attention aux violations commises à l’encontre des personnes arrêtées et détenues dans les cadres des opérations anti-terroristes. Dans la même logique de lutte contre l’impunité, la division a suivi « les procédures judiciaires relatives à des violations commises par des éléments des mouvements armés entre 2012 et 2013, et celles impliquant les forces de défense et de sécurité pendant la période de leur reconquête du nord ou après 2013», précise le rapport.
Toutefois, le rapport salut la mise en place de la Commission Vérité Justice et Réconciliation et le lancement de la réception des témoignages des diverses victimes.
Journal du mali