La vie en communauté impose des normes de vie et de comportements traduites par des textes pour leur permettre de mener une vie normale, harmonieuse et tranquille. Il en est de même pour la vie en détention, qui est aussi une vie en communauté et qui ne saurait faire exception à cette règle. Au niveau des établissements pénitentiaires, c’est le règlement intérieur qui s’impose à tous ceux qui évoluent en milieu carcéral.
Tels étaient les mots introductifs de Monsieur Aser KAMATE, Directeur National de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée (DNAPES) à l’ouverture des deux jours d’atelier pour la relecture du règlement intérieur type des prisons au Mali jeudi dernier à la Maison des Ainés.
Aider les autorités maliennes à améliorer le système pénitentiaire et les conditions de vie des détenus est l’une des missions prioritaires de la Section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSMA. Et l’organisation de cet atelier aux côtés d’autres partenaires comme le PNUD est la traduction concrète de son engagement.
Si la mort tragique de l’Adjudant Kola Sofara de la Maison centrale d’arrêt de Bamako a été un traumatisme pour tout le pays, elle aura permis aux autorités du pays et aux différents partenaires du Mali de prendre conscience de l’urgence d’entreprendre des mesures énergiques pour adapter les centres de détentions aux normes internationales. C’est dans ce contexte qu’intervient la relecture du règlement intérieur type des prisons au Mali afin de garantir non seulement la sécurité des détenus mais également celle de tout le personnel qui l’administre.
Le règlement intérieur est un instrument essentiel à la gestion des établissements pénitentiaires et au respect des droits des personnes détenues. Il constitue à la fois un outil de travail pour les personnels, un texte de référence pour les détenus et un support de communication et d’information à destination de l’ensemble des intervenants extérieurs. Son élaboration, son actualisation, sa diffusion représentent des enjeux déterminants pour la prison et le respect du droit en détention.
Dans les prisons cohabitent toute sorte de personnes, il faut des règles de discipline et de fonctionnement claires pour pouvoir y faire régner l’ordre tout en gardant à l’esprit la réinsertion future des détenus. « Ce règlement intérieur va nous aider à améliorer la prise en charge des détenus femmes et parfois de leurs enfants qui n’ont pourtant pas été condamnés par la justice grâce à la prise en compte des spécificités de chaque centre », a déclaré l’une des rares femmes évoluant dans le secteur Mme Maiga Adiata Maiga, Directrice du Centre de détention de Bollé femmes.
La fin du deuxième jour de travaux a été marquée par la restitution des trois groupes qui ont émis des observations et porté des amendements sur le fond et la forme des documents proposés. «Les réformes structurelles et les changements de législation sont mieux perçus quand les fondements viennent de ceux qui sont appelés à les appliquer. Votre travail va servir de prémices pour le futur cadre qui règlementera la sécurité dans les prisons au Mali. L’apport des partenaires extérieurs que nous sommes, est essentiellement fonction de l’analyse comparée et de l’expertise comparative que nous pouvons avoir mais c’est à vous de juger de la pertinence des propositions que nous soumettons », a souligné Monsieur Djibril Ly, Directeur de la Section Justice et Corrections de la MINUSMA lors de la cérémonie de clôture de l’atelier.
Les participants sont sortis satisfaits par le travail abattu et aussi par la décision gouvernementale d’honorer la mémoire de leur collègue défunt, l’Adjudant Kola Sofara en lui décernant à titre posthume la Médaille du mérite effigie Abeille.
Source: MINUSMA
