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La réforme du Conseil de sécurité de l’ONU est indispensable pour mettre fin à sa « paralysie »

Alors que la guerre fait rage en Ukraine et à Gaza, la question de la réforme du Conseil de sécurité est plus pressante que jamais, a déclaré jeudi le Président de l’Assemblée générale de l’ONU.

Lors du débat annuel de l’Assemblée portant sur l’évaluation du principal forum de l’ONU pour la paix et la sécurité, Dennis Francis, a déclaré que sans réforme structurelle, la performance et la légitimité du Conseil de sécurité continueraient inévitablement de souffrir.

« La violence et la guerre continuent de se propager dans les régions du monde entier, tandis que les Nations Unies semblent paralysées, en grande partie à cause des divisions au sein du Conseil de sécurité », a déclaré M. Francis.

Dans un monde qui évolue rapidement, le Conseil « manque dangereusement » à son mandat de gardien principal du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a estimé le haut responsable onusien.

« En l’absence d’une réforme structurelle » les résultats de Conseil ne seront pas à la hauteur des attentes, a-t-il ajouté. « En l’absence de réforme structurelle, ses performances et sa légitimité continueront inévitablement à en pâtir, tout comme la crédibilité et la pertinence des Nations Unies elles-mêmes ».

Une urgence renouvelée

Si la question de la représentation équitable au sein du Conseil figure à l’ordre du jour de l’Assemblée depuis 1979, les appels à sa réforme se sont multipliés dans le contexte de l’aggravation des conflits actuels dans le monde.

Ainsi, lors du débat annuel de haut niveau de septembre, la réforme du Conseil a été évoquée récurremment à la tribune, y compris l’augmentation du nombre de membres constitutifs.

L’incapacité du Conseil de sécurité à se mettre d’accord sur une position unifiée, lors des crises récentes comme l’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie l’année dernière et la crise israélo-palestinienne en cours, ont encore souligné cette urgence.

Le Conseil de sécurité n’a pu adopter sa première résolution sur la crise israélo-palestinienne que mercredi, après quatre tentatives infructueuses et plus de cinq semaines après que la crise a éclaté.

La paralysie est aussi dangereuse que le chaos

Dans son discours, M. Francis a averti l’Assemblée générale que l’état de paralysie au Conseil de sécurité pouvait être tout aussi dangereux que le chaos.

« Je préviens cette auguste assemblée que la paralysie peut être un ennemi aussi redoutable que le chaos. Nous ne pouvons pas perpétuer utilement des positions qui, bien que familières, ne nous rapprochent pas les uns des autres », a indiqué le Président de l’Assemblée générale, appelant à une réflexion nouvelle et innovante sur les réformes.

« L’un des moyens de rétablir la confiance », a dit M. Francis, est de renforcer la solidarité et la conciliation. Il a souligné l’importance du Sommet de l’avenir qui se tiendra l’année prochaine.

Il a appelé les États membres à « saisir cette occasion » de rompre avec des positions ancrées et de promouvoir la réforme du Conseil de sécurité par des mesures pratiques qui soutiennent l’efficacité et représentent toute la diversité du monde d’aujourd’hui.

Le Conseil de sécurité adopte une résolution appelant à des pauses humanitaires urgentes et à la création de couloirs dans la bande de Gaza.

La réforme est plus urgente que jamais

Dans leurs déclarations, les États membres de l’ONU ont réaffirmé que la réforme était plus urgente que jamais.

S’exprimant au nom du groupe L.69 des pays en développement d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, ainsi que d’Amérique latine et des Caraïbes, la Représentante permanente adjointe de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Nedra P. Miguel, a déclaré qu’il s’agissait d’une « dure réalité » que le Conseil n’était « plus adapté à son objectif ».

La surreprésentation des pays occidentaux au sein du Conseil ne reflète ni la diversité de la composition de l’ONU, ni les réalités géopolitiques actuelles, a affirmé Mme Miguel, soulignant que la réforme est non seulement urgente, mais aussi une condition préalable à la paix, à la stabilité et à la sécurité internationales, ainsi qu’à un ordre multilatéral efficace.

De même, s’exprimant au nom du Groupe arabe, Jamal Fares Alrowaiei, l’Ambassadeur et représentant permanent du Bahreïn, a souligné le besoin urgent d’une véritable réforme du Conseil, signalant que l’utilisation du veto de manière arbitraire avait remis en cause sa crédibilité.

Evoquant le rôle du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, en particulier lors des récents événements à Gaza, M. Alrowaiei a exhorté les États membres à redoubler d’efforts pour garantir que les efforts de prévention des conflits soient plus représentatifs, transparents, neutres et crédibles.

Dans le même ordre d’idées, Antje Leendertse, l’Ambassadrice et représentante permanente de l’Allemagne, s’exprimant au nom du groupe des quatre (Allemagne, Brésil, Inde et Japon – qui aspirent tous à devenir membres permanents), a déclaré que la composition actuelle du Conseil ne lui permet pas d’être aussi efficace qu’il devrait l’être pour relever les défis contemporains.

Il n’est donc pas surprenant que, à maintes reprises, le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de répondre aux attentes en s’attaquant à certaines des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales de manière opportune et efficace, a-t-elle déclaré.

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