La prostate est un organe génital qui est spécifiquement masculin. Il est situé dans le petit bassin juste en dessous de la vessie. C’est un organe traversé par la toute première portion de l’urètre (le canal qui permet d’évacuer les urines).
Le Pr Honoré Jean Gabriel Berthé, spécialiste en urologie, au service d’urologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G, explique que la prostate participe essentiellement à l’élaboration des composantes du sperme. Selon ce praticien hospitalier, les maladies liées à cet organe sont classées en deux types. Il s’agit des maladies tumorales et des maladies non tumorales.
Les maladies dites tumorales sont essentiellement liées au vieillissement de la prostate. Ce qui veut dire qu’on retrouve généralement ces maladies chez des sujets âgés. Ce sont l’adénome de la prostate (ou hypertrophie bénigne de la prostate) et le cancer de la prostate. Par contre, les maladies non tumorales de la prostate sont des maladies liées à une infection de la prostate, appelée prostatite. Celle-ci apparaît le plus souvent chez les sujets jeunes.
Selon le Pr Berthé, les maladies tumorales de la prostate peuvent évoluer longtemps en silence sans aucune manifestation perceptible par le patient. Elles se manifestent généralement par des troubles urinaires. Et l’un de ces premiers troubles est la dysurie qui est une difficulté à l’évacuation des urines vésicales. Celle-ci se caractérise par un faible débit de l’urine. C’est-à-dire que la pression des urines à la sortie est faible nécessitant des efforts de poussées pour accompagner la miction. La deuxième manifestation est l’augmentation de la fréquence des urines.
C’est ce qui fait que la personne souffrant de ces maladies peut rester difficilement plus de 3 heures d’horloge sans aller uriner ou se lever plusieurs fois dans la nuit.
Le spécialiste considère que la fréquence des urines est anormalement élevée quand on peut difficilement rester moins de 3 heures sans aller uriner ou quand on se lève plus de deux fois la nuit. La troisième manifestation est représentée par les brûlures mictionnelles. La quatrième concerne les mictions impérieuses (difficulté à retenir l’envie d’uriner). L’urologue ajoutera qu’en cas d’infection de la prostate, une fièvre est plus souvent associée.
Concernant les complications, le Pr Berthé indique qu’elles diffèrent selon les types de maladies. Pour les infections, tout se passe bien avec un bon traitement.
En ce qui concerne les tumeurs, cela dépend du fait que la maladie soit bénigne ou maligne. Les complications se manifestent par les infections urinaires ou génitales, la formation de calculs urinaires ou de certaines hernies et peuvent entraîner des saignements. Pour la prévention, seules les maladies d’ordre infectieuses peuvent être évitées. Pour ce faire, il faudra avoir un bon comportement sexuel afin d’éviter les maladies sexuellement transmissibles. Par contre, pour les tumeurs, aucune prévention n’est possible car ce sont des maladies du vieillissement de la prostate.
Par contre, une consultation systématique des hommes à partir de 50 ans chez un urologue permet de poser le diagnostic de ces maladies à leur début et ainsi donner les chances d’un meilleur résultat de traitement tout en évitant les complications.
Le traitement des maladies infectieuses est essentiellement médical. Il repose sur l’administration d’antibiotiques pendant une période, adaptée par le médecin. Il est impératif d’éviter dans ce cas l’automédication.
Pour les maladies tumorales, surtout avec l’hypertrophie quand il n’y a pas de manifestation clinique on surveille simplement. Dans le cas contraire, en dehors des complications, les traitements médicamenteux sont proposés. à ce niveau, le Pr Honoré Jean Gabriel Berthé avoue qu’il est difficile de présager de l’efficacité de ce traitement ou la durée dans le temps de cette efficacité. Par conséquent, si le médicament agit efficacement, le patient doit continuer à le prendre régulièrement. Par contre, si le médicament n’a pas ou a peu d’effet ou encore en cas de complication, on propose une chirurgie.
Pour ce qui concerne le cancer, le traitement dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord le stade de découverte de la maladie, l’âge du patient mais aussi des facteurs de comorbidité. Pour l’urologue, les premiers facteurs sont importants et il y a plusieurs modalités de traitement.
Dans ces cas, les médicaments, la radiothérapie, la chimiothérapie sont utilisés. Cette maladie est dans certains cas génétique, c’est-à-dire que si un homme a eu un parent plus ou moins proche (père, grand père, frère ou cousin) qui a eu un cancer de la prostate, il a plus de risque de développer la même maladie plus qu’un autre.
Il y a donc intérêt plus encore dans ce cas de faire un dépistage en faisant une consultation spécialisée chez un urologue une fois par an à partir de cinquante ans. On peut donc guérir des maladies prostatiques dans la majorité des cas, pourvu que le diagnostic soit fait à temps.
Fatoumata NAPHO
Source: L’Essor