Pour faire part de leur mécontentement face à l’arrestation de l’honorable Bourama Tidiane Traoré mis aux arrêts depuis le mardi 25 novembre, suite à une altercation avec le juge de Ouéléssébougou, des résidents de la commune de Ouélessébougou, à travers la sous-section RPM, ont organisé le dimanche 30 novembre un grand meeting au cours duquel ils ont «exigé» la libération immédiate de l’élu de Kati. Sur la même lancée, ils ont demandé le départ du juge Amadou Bocar Touré et du commandant de brigade de la gendarmerie de Ouelessébougou, Da Diarra, accusé d’être de connivence avec le juge dans cette affaire. Si ces doléances ne sont pas exaucées, ils menacent d’organiser une grande marche de protestation et un sit-in. Cela, tout en restant dans le cadre de la loi.
Ont pris part à cette rencontre les représentants des 44 villages de la commune rurale de Ouélessébougou dont les chefs de village. En raison de la gravité de l’affaire, tous ont tenu à effectuer le déplacement pour manifester leur solidarité et leur soutien indéfectible et inconditionnel à l’endroit de leur élu.
« Bourama Tidiane Traoré a été confronté à ce problème à cause de nous puisque c’est nous qui l’avons élu pour défendre notre cause au sein de l’hémicycle « , a témoigné, les larmes aux yeux, Ouédiouma Traoré, conseiller municipal à la mairie de Ouélessébougou.
Remontés contre ce qu’ils considèrent comme un complot tramé par le juge Amadou Bocar Touré de connivence avec le Commandant de brigade (CB), ces habitants ont rappelé les actes de bienfaisance posés par l’honorable. Lequel a injecté plus d’une soixantaine de millions FCFA pour le développement de sa commune voire du cercle. » On peut ne pas aimer Bourama mais on ne peut pas dire qu’il n’a pas l’amour de sa patrie « a ajouté M.Traoré.
Agent de développement local, Bourama, selon le conseiller municipal, s’est toujours montré sensible à la cause des plus démunis. » Honnête et loyal, je ne l’ai jamais vu mentir depuis que je l’ai connu, encore moins poser un acte de violence. Je suis convaincu que Bourama n’a pas levé la main le premier sur le juge », a poursuivi le natif de Dafara, un village de Ouélessébougou. Même son de cloche chez le secrétaire administratif de la sous-section RPM, Daouda Sirabangolo Samaké non moins ami d’enfance de l’honorable Bourama Tidiane Traoré.
« Je reconnais Bourama Tidiane Traoré comme quelqu’un qui fait du tapage, mais honnêtement, je ne le connais pas en tant qu’homme violent. Je l’ai connu depuis enfant, on a fait les études ensemble et jusqu’à présent on continue à se côtoyer, mais jamais je ne l’ai vu violenter quelqu’un « , a-t-il confessé.
Le secrétaire administratif de la sous-section a, par ailleurs, saisi l’occasion pour remercier l’ensemble des députés pour le soutien indéfectible qu’ils n’ont cessé de manifester pour la libération de leur collègue. En outre, il a mis l’occasion à profit pour démentir une allégation selon laquelle l’arrestation de Bourama T. Traoré aurait été appréciée par le maire et le chef de village de Ouélessébougou. Une mention spéciale a été adressée en ce sens à ces deux personnes pour les efforts qu’elles ont déployés pour sa libération.
Rappelons que dans la nuit du samedi 28 novembre, le secrétaire général contesté de la sous-section RPM de Ouélessébougou aurait fait passer un communiqué sur les antennes des trois radios de la localité pour annoncer que le meeting avait été annulé. Alors qu’il n’en était rien ne justifiait ce report. Son comportement serait dû au fait qu’il voulait impacter sur le niveau de la mobilisation.
Ramata S KEITA
Une affaire de viol a détérioré les rapports entre le député, le juge et le commandant de brigade
Selon des témoignages recueillis sur place, le commandant de brigade aurait gardé une dent contre l’honorable Bourama Tidiane Traoré bien avant cette affaire.
Cette mésentente trouverait son fondement dans une affaire de viol qui s’est produite, il y a de cela quelques mois à Diamadougou, localité située dans la commune de Ouélessébougou. L’auteur de ce viol, qui aurait tiré à bout portant sur un chef de famille avant d’amener de force son épouse pour ensuite la violer, circule, pendant tout ce temps dans la nature sans la moindre inquiétude. Chose jugée inconcevable par le député Bourama Tidiane Traoré qui a estimé que le délinquant devrait être derrière les barreaux pour servir d’exemple à ceux qui s’aviseront d’en faire autant.
Pour y parvenir, l’élu aurait soumis le contentieux à l’honorable Karim Kéita, président de la Commission défense de l’Assemblée nationale, qui lui aurait suggéré de l’exposer au Directeur général de la gendarmerie, Mody Bérété qui, à son tour, s’est tourné vers le commandant de brigade de Ouélessébougou, Da Diarra.
Le problème relevant de sa juridiction. Cette situation, d’après nos sources, n’a pas plu au dernier nommé qui commença, dès lors à se montrer hostile à l’endroit du député.
Selon les mêmes sources, concernant la même affaire, l’honorable Bourama aurait saisi le juge. Mécontent de la démarche du député, le juge Touré aurait même appelé le nommé Daouda Sirabangolo Samaké pour lui signifier sa colère et dénoncer l’immixtion de l’élu dans une affaire relevant de la justice.
Ramata S KEITA