L’appareil de défense durcit, une offensive d’une ampleur inédite a foudroyé les jihadistes dont nombreux sont morts au combat, certains obligés de se rendre, voire de se fondre dans la population civile.
Le Mali a engagé un renforcement de ses forces armées et de leur réactivité pour leur permettre de faire face aux attaques terroristes en agissant sur plusieurs leviers – finances, ressources humaines, l’équipement. Le budget militaire a ainsi été revu à la hausse. La Loi de programmation militaire a épousé la trajectoire visant à assurer au Mali une autonomie de décision. Autre levier appuyé pour permettre un durcissement des forces armées : les ressources humaines. Les militaires ont choisi un métier exigeant, risqué, demandant courage, abnégation et altruisme au prix de sacrifices personnels et familiaux que bien peu d’autres seraient capable d’assurer. Pour cela, il faut rendre le métier des armes plus attractif, notamment en augmentant la prime portée de 50.000 à 75.000 F CFA. Et il fallait que l’équipement soit en mesure d’honorer les besoins du terrain. Le ministère de la Défense a placé ce défi au cœur de ses priorités, en se tournant vers l’allié historique russe. Des difficultés persistent néanmoins et il convient de travailler pour les résorber. Le Mali a besoin de nouveaux équipements en qualité et en qualité afin de mieux absorber des chocs et rebondir rapidement. Étant donnée la nature hybride des menaces auxquelles nous sommes confrontés désormais, notre sécurité dépend beaucoup de la robustesse de notre défense. Aussi, elle repose sur une approche globale intégrant la diplomatie, l’économie, la politique.
La croissance considérable des effectifs maliens s’accompagne d’un effort incessant pour accroître la puissance de feu : mitrailleuses lourdes et plus légères. Après les premières hécatombes de la guerre imposée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui a servi de porte-avions aux groupes jihadistes, les officiers supérieurs maliens ont pris conscience du rôle déterminant de l’artillerie et de l’aviation, seuls moyens de neutraliser des défenses de plus en plus élaborées.
Au début du conflit, la supériorité des assaillants en la matière est indéniable. A présent, les soldats ont rapidement acquis auprès des états-majors, une réputation d’endurance et d’ardeur, ce qui explique leur implication dans nombre d’offensives, en première vague d’assaut.
Offensive d’une ampleur inédite
Des milliers d’hommes engagés pour déloger la horde de terroristes des forêts, des montagnes ou en embuscade sur les routes. Face à ce déploiement de force, « la peur a changé de camp » pour reprendre le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Des balles crépitent du ciel et sur terre. C’est comme un immense coup de foudre qui s’abat sur les jihadistes dont certains sont obligés de se rendre pour échapper à la mort certaine. Des cibles sont touchées et des explosions se font entendre dans les villages non éloignées. Pour certains habitants, c’est la stupéfaction. L’heure de la liberté a sonné.
Une offensive d’une ampleur inédite. Ainsi Du 17 au 22 janvier 2022, d’après un communiqué de l’Etat-major général des armées dans la région de Nara, une reconnaissance offensive dans le secteur de Akor et Tarakoro, avec la destruction à l’artillerie des bases terroristes suivie de fouilles dans les forêts de Naoulena et Bamadjougou a fait un bilan de 28 terroristes neutralisés, puis la libération et la remise aux populations de la pompe de Dialakoro pouvant servir 21 000 hectares de terres irrigables.
Dans les régions de Sikasso, Bougouni et Koutiala, des reconnaissances offensives conduites dans les secteurs de Tiérè, Tanguela, Danderesso, Mizansso, Kougniou et Kabalé, y compris le long de la frontière avec le Burkina Faso avec la fouille de la forêt de Tandjo et la destruction à l’artillerie d’une base terroriste dans les collines de Tièrè ont fait un bilan de : la récupération d’un véhicule Tayota Hilux ; la récupération d’un camion-citerne de 10 tonnes transportant du carburant ; la récupération d’un camion de contrebande ; la saisie de 07 motos ; l’interpellation de 22 suspects terroristes et la neutralisation de 06 terroristes et la récupération de 03 pistolets.
Dans les régions de Ségou et Mopti, les reconnaissances offensives dans les cercles de Koro, Bankass et Niono suivies de frappes aériennes dans la forêt de Toun, Ouenkoro, et Dia ont neutralisé 11 terroristes dont un responsable Iboune Ambane et détruit des sites de fabrication d’engins explosifs improvisés dans le secteur de Toun ; une reconnaissance offensive à Ouro Sèmé, à 04 km au Nord-Est de Diondiori a neutralisé un groupe terroriste collectant la Zakat avec un bilan de: 03 terroristes neutralisés ; 03 suspects interpelés ; 02 AK 47, 09 chargeurs d’AK 47 ; 07 motos ; 12 téléphones portables ; 04 talkies walkies ; 04 batteries de recharge et des panneaux solaires récupérés. Des renseignements précis et exploités dans la zone de Diabaly ont permis d’interpeler 09 suspects terroristes avec 02 engins explosifs improvisés, 07 motos, 07 téléphones portables.
Un tournant qui a mis fin à l’expansion terroriste dans notre pays.
Fani
Source: L’Informateur