« L’attaque de Indelimane, de Boulkessy et Mondoro et toutes celles qui les ont précédées montrent la gravité de la situation que vit notre pays. Nous sommes en guerre… ».
Ainsi a commencé son adresse à la nation Ibrahim Boubacar Keïta, le 4 novembre. En sa qualité de président de la République qui fait de lui la clé de voûte de nos institutions républicaines, il a énoncé, dans une circonstance si dramatique qui n’en est d’ailleurs pas une première et dont on craint légitimement qu’elle n’en soit pas la dernière, une vérité qui exige la mobilisation générale. « Nous sommes en guerre » : proclamation d’un fait, appel à chacun de quitter la réserve pour monter au front, ce qui est mieux exprimé par notre hymne national : « Si l’ennemi découvre son frontAu dedans ou au dehors, Debout sur les remparts Nous sommes résolus de mourirPour l’Afrique et pour toi Mali… ».Le chef de l’État pointe d’ailleurs du doigt la volonté maléfique des ennemis : « Les seigneurs de guerre du terrorisme international au Sahel continuent leur croisade obscurantiste sanglante avec l’objectif évident de détruire nos institutions, notre pays et nos pays ». Il s’agit donc, qu’on se le tienne pour dit, d’une question existentielle qui se lit comme une menace de disparition en tant qu’État en ce qui nous concerne, nous le Mali, mais aussi pour nos voisins immédiats, eux aussi cibles du terrorisme qui n’épargne rien.On voit toute la peine d’un IBK, hier vainqueur contre toutes les croisades fomentées contre notre pays grâce à la haute idée qu’il avait de sa mission de Premier ministre, non sans chez lui une forte dose de témérité, mais qui se trouve aujourd’hui débordé de tous les côtés par les assauts sataniques dans des formes autrement plus résolues et aveugles. C’est là, au nom du salut de la patrie, qu’il urge que chaque Malienne et chaque Malien, de l’intérieur et de l’extérieur, prêtent une oreille attentive à l’appel du Président. L’heure est trop grave pour le laisser seul et se détourner de l’exigence patriotique qui incombe à tous.Un deuil national est décrété certes, qui va avec mise en berne du drapeau national. Mais ceci n’est qu’une tradition dans la douleur, il ne saurait être une solution imparable à tous les dangers qui nous guettent. Il ne faut donc pas aspirer à devenir le pays des jours de deuil; l’ennemi se plairait à ce jeu et renouvellerait constamment ses forfaits pour nous acculer à la redition totale. IBK, dans son adresse à la nation, a certes dit qu’il a présidé les conseils de guerre en réunissant autour de lui les hautes instances militaires. Ce n’est qu’un pas incontournable dans la mise en oeuvre des indispensables mécanismes que l’État a à sa disposition. Ceux-ci ne seront efficaces que si tous les citoyens sont à l’unisson, au delà des querelles politiciennes et des ambitions personnelles, pour venir en grappes faire face à l’ennemi.Il faut l’unité des citoyens, il faut les prières sincères que seul le Seigneur exauce.La gravité de la situation remet à chaque oreille le vieux proverbe : « IBK n’ira pas seul en enfer; nous l’y suivrons. Nous n’irons pas au paradis sans IBK; il nous tiendra par le bout de nos boubous ».
Amedy de Sebeda/lecombat