A Bamako, le parti présidentiel dicte sa loi. Il rafle avec ses alliés tous les sièges de députés à l’Assemblée nationale. Ce ras-de-marrée législatif a une explication. Selon certains observateurs, si l’écrasante majorité des Maliens qui ne se sont pas bousculés devant les bureaux de vote, montrant du coup leur désaveu, il en est pas pour tous la même chose. Ceux qui ont voté ne veulent pas d’une opposition forte encore moins d’une cohabitation.
Le Malien a aussi la fâcheuse habitude de tourner avec la position du vent. Comme le bon vent va vers le parti présidentiel, on va avec. Opportunisme quand tu nous tiens !
Echec de ténors : Mountaga Tall aussi
Le grand ténor de l’arène politique malien Me Mountaga Tall, président du Cnid Fyt et ancien opposant ‘historique’ du régime de Alpha Oumar Konaré, a perdu les législatives de son Ségou natal. Il faisait liste commune avec l’Adema et le Rpdm de l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra. C’est la liste Rpm-Miria-Fare Anka wili qui a raflé la mise. Mountaga Tall était le principal opposant à l’Assemblée nationale du Mali pendant la première législature. Il avait croisé le fer avec Ibrahim Boubacar Kéïta alors premier ministre. Mountaga Tall s’ajoute à la longue liste de ténors recalés : Hamidou Diabaté, Koniba Sidibé, Me Kassoum Tapo ou encore Housseyni Amion Guindo dit Poulo.
Kolondieba : Oumar Mariko revient
Le tonitruant chef du parti Sadi, Oumar Mariko, aux allures de révolutionnaire des années 60 a sauvé sa tête dans ce qu’il convient d’appeler tsunami électoral. Il conserve son siège malgré tout. Oumar Mariko ou le catalyseur est très connu pour ses positions tranchées sur toutes les questions de la vie publique. Il avait démissionné de l’Assemblée nationale abandonnant son siège de député pour une question de principe. Car pour lui, après le coup de force qui a balayé le régime de Amadou Toumani Touré et la fin officielle du mandat des députés ; ceux-ci doivent démissionner au lieu de prolonger leur mandat. Mariko était aussi un fervent défenseur de l’ex junte dirigé par un certain capitaine Amadou Haya Sanogo.
Gao : la liste Adema Asma Cfp en tête mais…
La liste Adema-Asma défendue par Assarid Ag Imbacaoune, Abouzeidi Maiga et Arboncana Boubèye Maïga a gagné devant le Rpm avec 55,90% contre 44,10%. C’est en tout cas, les résultats provisoires donnés par la commission de centralisation. La bataille était très serrée entre les deux listes concurrentes mais il semblerait que ce sont les alliances qui ont fait la différence.
En revanche, le Rpm dénonce des fraudes et estime même que dans les zones nomades, il n y a pas eu élection. Ce qui est sûr, la fraude a atteint des proportions très inquiétantes dans ces zones. Le handicap des requêtes, ce sont les preuves même si tout le monde sait que les fraudes se font à ciel ouvert dans ces localités.
Rappelons que les trois mousquetaires de la liste Adema-Rpm étaient tous à l’Assemblée nationale même si Arboncana Maiga avait été recalé en 2007 suite à sa démission de l’Adema. Il revient donc après deux mandats. Quant à Assarid, c’est le ‘’dinosaure de l’Assemblée. Il a toujours été là. Abouzeidi brigue son deuxième mandat si la Cour constitutionnelle confirme les résultats provisoires.
Par Alhassane H.Maïga