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La Libye, prochaine cible de Daech ?

Un rapport parlementaire de l’Assemblée nationale tire la sonnette d’alarme : le prétendu califat de Daech vise un repli dans la Libye disloquée.

 

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« La Libye est le back-office de la Syrie pour Daech », prévient Nicole Amelinedéputée LR de l’Assemblée nationale, auteur avec Jean Glavany (PS) et Philippe Baumel (PS) d’un rapport très documenté sur l’urgence libyenne. Le pourrissement de la situation politique depuis la chute de Kadhafi sert de « tapis rouge » à l’expansion de Daech dans ce pays très voisin des côtes européennes…

300 milices armées jusqu’aux dents

« Quand c’est urgent, c’est déjà trop tard, disait Talleyrand », soulignait Nicole Amelinedevant la commission des affaires étrangères, le 25 novembre dans son propos liminaire. L’intervention en Syrie et en Irak de la coalition internationale restera vaine tant que la Libye offrira aux troupes de Daech une zone de repli comme c’est déjà le cas. En effet, la secte terroriste dite « État islamique » contrôle déjà une assise territoriale de 250 kilomètres entre les deux camps politiques, celui de Tobrouk et celui de Tripoli, qui disposent chacun d’un gouvernement et d’un Parlement. Chacun de ses deux camps dispose de nombreuses milices – on en compterait 300 au bas mot ! – « armées jusqu’aux dents », dixit Glavany. Nicolas Hameline précise que la Libye compterait 20 millions de kalachnikovs pour 6,2 millions d’habitants…

Le risque d’une jonction entre Daech au nord et le Sahel

La grande crainte, exprimée d’ailleurs par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, est que Daech, aujourd’hui confinée au nord du pays, descende vers le sud et fasse la jonction avec les djihadistes du Sahel. Le chaos du Sud favorise ce plan. En effet, dans cette partie du pays, trois groupes sont en concurrence. « Les nomades Toubou (également présents au Tchad et au Niger) sont en rivalité avec les Touaregs et les tribus arabes », souligne Philippe Baumel. Or, la chute de Kadhafi a créé un mouvement de déclassement et de reclassement hiérarchique entre ces groupes qui n’est pas stabilisé. Les Toubous, marginalisés sous Kadhafi, revendiquent une légitimité révolutionnaire tandis que les Touaregs ne veulent pas perdre leurs places. Et encore, il ne s’agit là que d’une présentation simplifiée pour faciliter la compréhension, préviennent les rapporteurs, tant le chaos est grand.

Kadhafi avait instauré sur ce terrain, zone de tous les trafics, un système mafieux consistant à « prélever sa dîme en garantissant un équilibre entre les communautés ». Pour l’instant, le Sud est une zone de transit des djihadistes, les rapporteurs craignent qu’elle ne soit la prochaine terre d’élection. Jean Glavany s’appuie du reste sur une déclaration explicite du calife autoproclamé de Daech Abou Bakr al-Baghdadi : « La Libye, c’est l’extension du califat. » Celui-ci va même jusqu’à découper la Libye en trois wilayas (divisions administratives).

Les gros doutes sur l’émissaire de l’ONU

Les rapporteurs jugent enfin assez sévèrement la mission de l’ONU en Libye. D’abord parce qu’elle a échoué : il n’y a pas eu d’accord. Ensuite, parce qu’elle a été frappée par un scandale : l’émissaire de l’ONU, l’espagnol Bernardino Leon, représentant spécial, a démissionné, préférant se mettre au service des Émirats arabes unis pour « 50 000 dollars par mois », afin de former les diplomates émiratis. Problème : on a découvert des courriels qui attestent qu’il avait étroitement associé ses futurs employeurs à ses démarches diplomatiques libyennes… Déontologiquement discutable. D’autant plus que le New York Times a révélé que les Émirats arabes unis avaient fourni des armes aux groupes armés libyens contre le gouvernement de Tripoli…

Sur la méthode diplomatique employée par Bernardino Leon, la mission d’information française souligne les carences. L’émissaire a privilégié les négociations bilatérales. « Trop », estime Jean Glavany qui juge qu’il aurait été préférable qu’à un moment donné toutes les parties prenantes soient réunies en une fois afin de sceller un accord global. Mais les rapporteurs notent aussi que la mission de l’ONU a été insuffisamment appuyée par la communauté internationale, qui n’a pas mis la pression sur les différents groupes en compétition.

Source: Le Point

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