Si des mères de famille se réjouissent et bénissent les autorités qui ont décrété ce couvre-feu, a contrario, beaucoup de noctambules et de bons vivants maudissent cette maladie qui oblige à rester à la maison.
C’est le cas de Diakité. Noctambule, il connaît et fréquente tous les coins chauds de Bamako. Week-end ou pas, Ramadan ou pas, Diakité est incollable sur les restaurants et maquis de Bamako, lui le fidèle client des bars et boîtes de nuit. À 22 heures, il se lave, s’habille et sort.
Mais, depuis bientôt un mois, il est chez lui comme un lion en cage. Sa femme et ses enfants souffrent le martyr, car, personne à la maison n’ose parler. Tout irrite Diakité. Ce Vendredi, les choses vont changer. Appelé par un numéro inconnu, Diakité a activé le haut-parleur alors que son épouse était à côté.
À l’autre bout du téléphone, une femme, d’une tirade a asséné « j’en ai marre. Inventes ce que tu veux pour ta femme mais il faut que tu sois chez moi demain. Moi aussi j’ai besoin de toi ».
Tout le monde a entendu mais personne n’a rien dit. Depuis Diakité est à la maison comme un chien battu, calme et effacé. Sa femme continue à bénir le couvre-feu.
Soumba Diabaté (Stagiaire)
Source: bamakonews