La France sera encore présente dans la bande sahélo-saharienne pour lutter contre le terrorisme indique Emmanuel Macron. Le président français a présenté jeudi ses vœux aux armées sur la base de l’armée de Terre Toulouse-Francazal dans le sud de la France.
Durant son adresse face à 1.600 militaires et civils, il a souligné que la France resterait “militairement engagée” dans deux zones où elle intervient déjà
Il s’agit de la Syrie au moyen orient – en dépit du retrait des Etats Unis – et de la bande sahélo-saharienne.
La France restera donc “militairement engagée au Levant au sein de la coalition internationale au cours de l’année qui vient”, car “toute précipitation à se retirer serait une erreur”, selon lui.
Emmanuel Macron a également insisté sur la nécessité d’un “engagement dans la durée” des forces françaises engagées au Sahel.
L’opération Barkhane, menée par la France au Sahel depuis 2014, est forte actuellement de 4.500 militaires, qui mènent des opérations en soutien aux forces des cinq pays de la région (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad) et de la Minusma, la force de l’ONU.
“Il faudra du temps pour rétablir la paix” dans cette immense zone désertique où “la gangrène islamiste” “s’insinue partout où sévissent la misère et le manque d’éducation”.
“Nous ne faiblirons pas car il s’agit de l’avenir de l’Afrique et donc de notre propre avenir”, selon lui.
“Les résultats sont là: de nombreux chefs et membres des différents groupes terroristes ont été mis hors de combat, leurs approvisionnements et flux logistiques ont été rompus, nous les avons bousculés dans les zones où ils se croyaient libres d’aller comme ils le voulaient”, a estimé le président français.
La France policier du Sahara
La France a installé plusieurs bases opérationnelles dans les pays du Sahel, anciennement colonies françaises pour la grande majorité. La taille et la mission des effectifs déployés dans cette zone diffèrent.
La base militaire de Madama au Niger, juste au sud de la frontière libyenne, se veut un point clé pour couper la route du trafic de drogue, d’êtres humains et d’armes sur lesquelles des groupes militants comme l’État islamique comptent pour étendre leur influence dans la région.
Au Mali, les éléments des forces françaises sont engagés dans la lutte contre le terrorisme et les groupes armées qui pullulent dans le vaste nord-Mali depuis 2014.
Les forces spéciales françaises sont stationnées au Burkina Faso depuis 2010 et l’opération Barkhane piloté depuis N’Djamena intervient dans le pays en raison des récentes attaques qui ont fait plusieurs victimes civiles et militaires.
La lutte contre le terrorisme est au cœur de ce nouveau dispositif de l’armée française dans le Sahel qui, selon le président Emmanuel Macron sera une force sur le long terme ciblant les extrémistes islamistes au Mali, au Tchad, au Burkina Faso et au Niger.
Dès leur déploiement, les troupes françaises ont été appuyées par six avions de combat, 20 hélicoptères et trois drones.
Cette lutte contre le terrorisme n’est pas gagnée d’avance au regard des moyens militaires et humains déployés par la France.
La lutte contre l’obscurantisme et l’islam radical passe aussi par d’autres mécanismes socio-économiques car comme l’a souligné le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, “le Sahel compte certains des pays les plus pauvres du monde” bien que possédant de riches ressources naturelles.
Si l’opération Barkhane s’inscrit dans une nouvelle approche stratégique militaire de la France dans sahélo-saharienne, elle se caractérise aussi par une logique de partage des moyens, de coopération et d’appui au pays où elle intervient.
BBC Afrique