Les animaux ayant souffert le martyr trente années durant et particulièrement de la sécheresse des sept dernières années, ont décidé de se plaindre du vieux roi lion et sa cour; la contestation est menée par le grand Aigle blanc, autrefois maître des marabouts du royaume;
Ils étaient des milliers présents dans leur cérémonie de lancement sous le grand baobab au quatre pieds. On retrouve dans cette suite, des carnivores répudiés, mais aussi beaucoup d’innocents herbivores qui cherchent l’amélioration de leurs pitances.
Dans un discours enflammé, l’aigle blanc se livre dans une estocade verbale contre le vieux roi lion et lui lance des menaces.
Après que le succès de cette sortie fut le tour des contrées, beaucoup d’animaux migrèrent de leur piteux pâturages vers la nouvelle plaine où l’hivernage qui commence promet après des tas et de tas d’herbes fraîches à cueillir sans grands efforts.
Le royaume du Balima connaît désormais deux Cours royales rivales: celle du vieux Roi lion entouré de félins et celle de l’Aigle blanc grossie par l’arrivée de nouveaux loups qui veulent se déguiser en agneau pour tromper la vigilance des ruminants.
Les autres animaux qui ont l’habitude des manèges se sont tenus à l’écart en attendant de voir le nouvel ordre social tant espéré mais à plusieurs fois déçus.
Plusieurs monarques ont jadis été chassés pour même motif, cela n’a apporté aucune amélioration dans le quotidien des animaux de la savane.
Dans la nouvelle cour: tous se précipitent pour prêter allégeance à l’Aigle blanc assisté de son fidèle troubadour, le hiboux au quatre yeux.
Il viennent de partout, certains ont fait fraîchement défection de la cour du roi lion où l’on ne mange plus à satiété.
Certains loups qui ont encore le sang des pauvres herbivores sur les crocs se précipitent également chez l’Aigle Blanc en quête d’une absolution et d’un nouveau menu.
La promesse d’un menu garni affole tout le monde dans le royaume. Victimes et coupables se retrouvent encore dans le même bord.
De l’autre côté, la Cour du Roi lion se vide lentement. Seuls quelques cruels félins, un essaim d’abeilles et une Araignée tisserande garnissent le palais autrefois bondé de monde, où les courtisans concouraient à celui qui sait faire la plus belle courbette.
Le deux lionceaux, successeurs légitimes de leur père se font moins arrogants. Contrairement aux jours précédents, où ils faisaient la pluie et le beau temps.
D’autres personnages clés: le tigre échaudé, le bélier uni corne, se font petits dans cette tempête qui s’abat sur le royaume.
Les animaux sont partagés sur qui croire? et surtout qui suivre? Des deux côtés, on retrouve les mêmes victimes et les bourreaux !
La sagesse générale observe ce combat qui ne concerne en rien le sujets du royaume. Car ils ont l’habitude de ces vents qui au lieu d’apporter le changement, renforcent les mauvaises habitudes au détriment des herbivores qui ont la tête baissée dans le pâturage !
Ne dit-on pas qu’au Balima « le changement c’est un éternel recommencement ».
La suite….bientôt
Extraits des «Fables Nouvelles du Balima»
M. ASSORY