Bamako, capitale dynamique du Mali, fait face à un problème grandissant qui ternit son image : la divagation des animaux, en particulier des vaches, dans ses rues. Cette situation, bien que banale dans certaines zones rurales, devient préoccupante dans une métropole qui aspire à se moderniser et à rivaliser avec les autres capitales africaines.
La présence de troupeaux de vaches errant librement sur les routes de Bamako pose de nombreux défis. Les accidents de la route causés par ces animaux sont fréquents et souvent graves. Des vaches obstruent les routes, obligeant les automobilistes à manœuvrer brusquement pour les éviter, augmentant ainsi les risques d’accidents.
Des dégâts matériels et des propriétaires invisibles
Outre les dangers routiers, ces animaux causent des dégâts matériels importants. Ils s’attaquent aux devantures des magasins, dévastent les jardins publics et privés, et s’introduisent dans les cours des habitations à la recherche de nourriture. Ces intrusions perturbent la vie quotidienne des habitants et engendrent des pertes économiques non négligeables.
L’identité des propriétaires de ces troupeaux reste souvent un mystère. Il est difficile de déterminer qui laisse ces animaux vagabonder en plein cœur de la ville. F.T, un jeune homme rencontré au centre de Bamako avec une dizaine de bœufs, explique qu’il n’a souvent pas d’autre choix que de laisser ses bêtes se promener à la recherche de nourriture. Cette situation révèle un problème plus profond de gestion et de régulation des espaces urbains et ruraux.
Face à cette problématique, il est impératif que les autorités prennent des mesures strictes et efficaces. F.T propose une solution radicale : capturer les troupeaux errants et distribuer leur viande aux orphelinats, prisons et autres institutions. Cette mesure dissuasive pourrait réduire considérablement la divagation des animaux.
Certaines mairies avaient déjà commencé à prendre des sanctions. La mairie de la Commune I, sous la direction de feu Mamadou Keïta, avait initié des actions pour lutter contre ce fléau. Malheureusement, ces efforts se sont estompés après son décès, et son successeur n’a pas continué sur cette lancée. BK, un habitant de Bamako, estime que la situation actuelle est le résultat d’un manque de volonté politique et de rigueur des autorités. Pour lui, l’application stricte de la loi est essentielle. Le Mali, qui accuse un retard considérable en matière de développement urbain, doit impérativement revoir ses politiques pour le bien-être de toute la nation.
La divagation des animaux à Bamako est un problème complexe nécessitant une approche multifacette. Les autorités doivent prendre des mesures rigoureuses pour contrôler et réguler la présence des animaux dans la ville. Des sanctions dissuasives, une meilleure gestion des espaces publics et une sensibilisation accrue des propriétaires de bétail sont cruciales pour éradiquer ce fléau. Il est temps pour Bamako de prendre des mesures audacieuses pour assurer la sécurité et le bien-être de ses habitants et restaurer l’image de la capitale malienne.