Après une tournée au Sahel, précisément au Niger qui concentre des réfugiés venus pour la plupart du Mali, du Burkina Faso ou du Nigeria, la Directrice des relations extérieures du HCR interpelle la communauté internationale sur l’urgence humanitaire à laquelle les pays du Sahel font face et la nécessité d’agir vite pour circonscrire le phénomène.
On fait face à une situation où le Sahel est une des régions la moins financée du monde aussi bien pour le HCR que pour d’autres agences des Nations Unies. Ce qui veut dire qu’on ne peut pas faire tout le travail. Par exemple, pour les réfugiés du Nigéria qui se trouvent au Niger, on ne peut aider que 20% de la population » a déclaré Dominique Hyde. Avant de s’interroger sur ce qui pourrait arriver aux autres réfugiés dans cette situation. » Franchement, nous sommes assez certains que certains d’entre eux se retrouvent dans des situations précaires, d’insécurité et ils font face au trafic, à tout ce qui est violence faite aux femmes, tout ce qui est abus domestique, parce qu’on ne peut pas les atteindre, parce qu’on n’a simplement pas les moyens » a-t-elle laissé entendre.
En clair pour la représentante du HCR » le Sahel est une région où on doit intervenir maintenant, avant que la situation ne devienne ingérable. Nous sommes presque au bord du précipice. Et cette situation, ce n’est pas seulement au Niger, c’est au Burkina Faso, au Mali, au Nigéria « .
Insécurité montante
Elle a réaffirmé sa préoccupation quant à la montée de la violence armée dans cette partie du Sahel. « La semaine dernière, on a vu des centaines de personnes qui ont été tuées. L’insécurité est montante. C’est ici où toutes les agences des Nations Unies et le système des Nations Unies et les États membres doivent venir ensemble. Il y a énormément d’outils de stabilisation qui sont en place. C’est vraiment cette question de sécurité dans laquelle on doit investir » a-t-elle noté.
Elle estime que « la situation au Niger et au Sahel est l’ une des urgences les plus méconnues au monde « . Cela en raison du nombre de plus en plus croissant de réfugiés qui arrivent du Mali, du Nigéria, et du Burkina Faso, mais également des personnes déplacées de force, dans un contexte d’insécurité grandissante.
3 millions de déplacés
» On parle de plus de 3 millions de personnes déplacées de force au Sahel avec une majorité de femmes et d’ enfants qui sont le plus en danger, les plus impactés et qui vivent des situations terribles » a déploré la directrice aux relations du HCR. Avant d’interpeller la communauté internationale pour une solidarité agissante en faveur de ces personnes vivant une situation humanitaire très éprouvante au Sahel.
A signaler que face à cette situation et pour sauver des vies, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies et l’Union européenne (UE) avaient annoncé, début avril 2021, leur partenariat pour un projet de 18 mois visant à améliorer la production, la disponibilité et la consommation d’aliments nutritifs locaux afin de prévenir la malnutrition chez les femmes et les enfants dans la région du Sahel notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant