Le Maréchal Idriss Deby Itno est mort, le mardi dernier, selon le Comité militaire de transition (CMT), des suites de sa blessure lors des affrontements entre l’armée et des troupes de la rébellion à Mao. Cette mort de Deby, allié incontournable du Mali et de la France dans son combat au Sahel, laisse planer beaucoup de zones d’ombre.
Proclamé vainqueur de la dernière présidentielle au Tchad, Idriss Deby rend l’âme le même jour, lundi tard dans la nuit.
Beaucoup d’opinions soutiennent la thèse d’un complot de l’Occident, notamment son allié de tout le temps, la France. Et pour cause, si en 2008, cette France a freiné l’avancée des troupes rebelles sur N’Djamena, la capitale tchadienne, elle n’a pipé mot cette fois-ci sur la dernière attaque de la rébellion qui aura raison sur Deby.
Pour les spécialistes du Sahel, ce mea culpa de la France sur les derniers événements au Tchad s’explique par beaucoup de raisons.
Selon des informations exfiltrées des salons du Palais Bleu de N’Djamena, le Maréchal Idriss Deby aurait refusé un certain nombre de propositions de son allié, lors de sa dernière visite à L’Elysée, notamment l’accueil de la plus grande base de la France pour contrôler efficacement le Sahel et de son plan de recolonisation entamée depuis plusieurs années. Ce refus serait l’une des causes de divorce entre Ndjamena et Paris.
Du coup, Idriss était devenu l’ennemi à abattre, surtout avec la montée de l’armée tchadienne en puissance dans le Sahel.
Sinon en 2008, la même France avait soutenu Deby pour mettre en déroute une colonne de rebelles, partie du Tiberi, le Grand Nord du Tchad, à quelques kilomètres du palais présidentiel. Comment se fait-il qu’une colonne de rebelles a pu se faufiler à quelque 300 km de la capitale et que la France n’ait daigné réagir malgré les accords militaires qui la lient au Tchad ?
En plus de cette première thèse qui, selon des opinions, prouve la main cachée de la France derrière ce meurtre, s’ajoutent les efforts colossaux de l’armée tchadienne dans le Sahel, notamment au Mali et dans la zone des trois frontières ces derniers temps, où depuis son déploiement, a pu circonscrire des attaques répétitives contre les forces armées burkinabé, maliennes et nigériennes.
Apparemment ce déploiement de plus de 1 200 hommes n’aurait pas été du goût de la France qui se voit passer, de plus en plus, en seconde zone dans cette guerre géopolitique dans le Sahel.
Pour des observateurs avertis, la France comptait également sur le soutien de Deby pour déstabiliser le Cameroun afin d’obtenir la tête de Paul Biya et asseoir sa suprématie sur cet autre pays francophone. Ce que Deby n’aurait pas accepté également à cause des liens fraternels avec ce pays.
Idriss Deby devenu incontrôlable, sera l’homme à abattre. Mais pour ne pas se salir les mains, cela serait trop flagrant, selon des observateurs, la France soutiendrait cette rébellion « pour servir de paravent aux forces spéciales qui vont se charger du sale boulot ».
Un fait illustrant a été la proclamation de la liste en France des personnes tuées ou touchées lors des affrontements entre l’armée et la rébellion.
En tout cas, la mort d’Idriss Deby laisse le G5-Sahel orphelin de leader et tout le Mali qui compte sur l’armée tchadienne pour contrôler l’intégralité du territoire national sous menace djihadiste depuis 2012.
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