Le vendredi 17 septembre 2016, le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA a reçu, tour à tour, les regroupements politiques membres de la Majorité présidentielle (RPM, Adéma, ASMA, APM) et la délégation ilde l’UNTM. Le Samedi, il a accordé une audience à la délégation de la CSTM. Lesdites audiences avaient commencé, on s’en souvient, avec le chef de file de l’opposition et sa délégation, tout comme IBK a reçu des membres dissidents de la majorité comme Oumar Mariko (SADI), sans oublier les centristes dont Soumana Sako. Et la liste n’est close. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit l’adage.
IBK semble se départir de ” la famille ” pour ” l’honneur du Mali ” et le ” bonheur des Maliens ” qui étaient foulés aux calendes grecques. Va-t-il vers les concertations nationales ?
Pourquoi ce revirement soudain ? C’est parce qu’IBK qui était à l’apogée de sa popularité après son plébiscite à près de 80% par le peuple ne jouit plus du tout de la même confiance. Comme lors de la rumeur de sa mort sciemment répandue le donnant pour mort. Sa cote de popularité était montée en flèche. C’était pourtant en des moments de crise où le peuple avait beaucoup de soucis pour survivre. Mais les Maliens, toutes couches sociales confondues, lui avait témoigné son soutien, compatissant à ses malheurs en fustigeant la trahison des siens.
C’est un motif de réconfort et un grand soulagement pour le Kankélétigui dont les ennuis de santé étaient réels. Ce dont il a le plus besoin aujourd’hui c’est de la confiance et des bénédictions de ses concitoyens qui l’ont plébiscité à près de 80% pour libérer le Mali de l’occupation et le faire renaître de ses cendres.
Si un récent sondage effectué l’année dernière, du18 au 25 mai 2015 par Mali-Mètre indiquait 43% d’opinions très favorables à IBK dans la gestion des défis sécuritaires, institutionnels et socio-économiques, après les révélations sur sa « mise à mort » souhaitée, suivies de sa vigoureuse contre offensive déclarée contre les Judas et malhonnêtes du sérail, le taux de sympathie envers lui a bondi de plus de 20%. Car les Maliens n’aiment pas la trahison et ils le lui font ainsi savoir en majorité, même si certains restaient dubitatifs. Le nombre de ces derniers a connu une croissance exponentielle, atteignant plus de 45% d’opinions défavorables.
En cette année 2016, à l’entame de la quatrième année de son mandat, le dernier tournant, rien n’a pratiquement changé, sauf que les déguerpis de la gouverneure du district de Bamako, Ami Kane Sackos ont alourdi le tableau déjà sombre. Pour faire bouger les choses, après l’épisode du rapprochement de Boubèye Maïga nommé secrétaire général de la présidence de la république à Koulouba, il appartient dès lors à IBK de revoir sa philosophie et sa praxis de la nouvelle gouvernance dont le point de départ et le ton doivent être donnés par un gouvernement plus prégnant et proactif, œuvrant effectivement pour la sécurité du pays, la paix et le développement national. L’occasion trouvée peut-être les concertations nationales. Sinon, les Maliens toujours insatisfaits comme l’opposition, auront toujours soif de changement, d’équité dans le partage et de justice.
Ils attendaient un signal fort du président de la république. La nomination de Boubèye en est-il le précurseur ? Il semble que oui avec les concertations tout azimut du président de la république autrefois isolé, loin des réalités politiques et sociales. Le voilà descendu de son Olympe et attentifs aux desideratas de la classe politique, toutes obédiences confondues. L’on espère que c’est le prélude au désir du peuple qui demande instamment une moralisation de sa gouvernance politique, économique et sociale qui va à vau l’eau au profit d’une classe de prédateurs, des requins de la nomenklatura : caciques du RPM, proches, alliés et courtisans. Egalement une entente des politiques pour une démocratie apaisée.
IBK doit revenir à lui-même, en redevenant le personnage en qui les Maliens se retrouvaient dans son ambition pour le Mali.
La Rédaction
Source: La lettre du Mali