Par rapport au passé, c’est tout simplement un autre monde ! ». Abdo Yaghi est djiboutien et c’est la sixième fois qu’il prend le train Djibouti-Addis-Abeba jusqu’à la ville de Dere Dawa, dans l’est de l’Ethiopie. « Avant, pour aller à Dere Dawa, il n’y avait que des bus, et avec le mauvais état des routes, le voyage durait 18 heures. Aujourd’hui, on peut prendre un train confortable, et en quatre heures on est arrivé », a-t-il dit.
Construit et mis en œuvre par China Railway Group et China Civil Engineering Construction Corporation, le train Djibouti-Addis-Abeba relie l’Ethiopie et Djibouti. Long d’environ 750 kilomètres, c’est la première ligne de chemin de fer transfrontalière électrifiée d’Afrique, et la plus longue du genre du continent. C’est aussi la première ligne électrifiée entièrement aux « normes chinoises » construite par la Chine en Afrique, tant en matière de normes techniques, d’équipements, de financement, de construction, que de supervision, d’exploitation et de gestion.
Depuis sa mise en service commercial officielle le 1er janvier de cette année, le chemin de fer Djibouti-Addis-Abeba a rencontré le succès. Au premier semestre de cette année, ses trains ont ainsi transporté un total de 55 000 passagers et expédié des conteneurs de marchandises équivalent à plus de 17 000 EVP, devenant l’artère principale du transport de passagers et de marchandises entre les deux pays, l’Ethiopie et Djibouti. « Je suis fier de la capacité de l’Ethiopie à posséder un tel chemin de fer », a déclaré Desfar, étudiant à l’université de Dere Dawa.
Mais il n’y a pas que les habitants des deux pays qui ont fait l’éloge de cette ligne : elle est également devenue un itinéraire obligatoire pour de nombreuses délégations étrangères. Le 15 juin, plusieurs diplomates de l’Union européenne, de la France, du Nigeria et d’autres ont pris un train pour inspecter la construction du chemin de fer Djibouti-Addis-Abeba et des parcs industriels situés le long de son parcours.
Le chemin de fer Djibouti-Addis-Abeba est en quelque sorte un microcosme de la construction d’infrastructures dans le cadre de l’initiative « Une Ceinture, une Route ». Proposée par la Chine il y a cinq ans, c’est un canal international efficace et fluide d’accélération des travaux de construction, qui a aussi permis à la « construction chinoise » de se faire connaître et apprécier à l’étranger.
La « construction chinoise » adhère au principe de coopération gagnant-gagnant, et propose des paquets innovants. Ainsi, le 21 décembre 2017, le premier train à grande vitesse de Thaïlande -la première phase du projet de coopération ferroviaire sino-thaïlandaise- a été officiellement lancée. « La Thaïlande est entrée dans la deuxième phase d’innovation technologique ferroviaire de l’histoire, et la connexion entre la Thaïlande et la construction de l’initiative “Une Ceinture, une Route” va stimuler le développement du cercle économique régional. Je suis très confiant dans la technologie ferroviaire à grande vitesse de la Chine », a déclaré Arkhom Termpittayapaisith, le ministre thaïlandais des Transports.
La « construction chinoise » attache aussi de l’importance à l’emploi local et cultive les talents locaux. La centrale électrique pakistanaise de Kassim, qui bénéficie des investissements de la société China Power Construction, est la première série de projets concrets liés à la construction de l’initiative « Une Ceinture, une Route ». Au Pakistan, au plus haut de la période de construction, le nombre d’ouvriers locaux travaillant sur le projet s’est élevé à plus de 3 000, et 100 membres du personnel pakistanais impliqués dans l’exploitation et l’entretien de la centrale sont allés en Chine, où ils ont suivi une formation technique gratuite de six mois.
Enfin, la « construction chinoise » respecte la culture locale et véhicule des concepts écologiques. Un exemple en est le pont construit par la société chinoise China Road and Bridge sur la ligne de chemin de fer Mombasa-Nairobi : haut de 8-29 mètres, il permet aux girafes de passer tranquillement en dessous et, dans l’ensemble du processus, 14 couloirs destinés au passage de la faune ont été installés, et, dans des endroits comme les berges des petits cours d’eau, des petits ponceaux ont été construits, pour faciliter l’alimentation en eau potable des zèbres et des autres animaux.
Par Lu Yanan
Quotidien du Peuple