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La CMA et la question d’Anefis : le baroud d’honneur des ‘’enfants gâtés’’ de la République

Chassés d’Anefis comme des malpropres par la Plateforme républicaine à la grande satisfaction des populations comme ce fut le cas à Ménaka, les bandits armés de l’Azawad que certains par euphémisme appellent ex-rebelles Kidalois, font actuellement un baroud d’honneur en vue de récupérer ce qui leur semble échapper pour de bon.

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La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a suspendu le dimanche 23 août 2015 sa participation au Comité de suivi de l’accord de paix d’Alger. Cette décision a été prise lors de la rencontre avec la médiation internationale au siège de la Minusma. La CMA exige que les groupes de la Plateforme quittent la ville d’Anéfis, située à une centaine de kilomètres de Kidal, leur fief.

Le Comité de suivi de l’Accord, dirigé par l’Algérie, a été mis en place en juin, après la signature de l’Accord par la CMA. Son but est de superviser sa mise en application.

Sidi Brahim Ould Sidatti de la CMA a annoncé toutefois que son mouvement armé ” reste pour le dialogue, tant que sur le terrain il n’y a pas d’autres violations de cessez-le-feu “.

La Minusma a confirmé le retrait des rebelles, mais s’est cependant déclarée optimiste.

Au sein de la Médiation, on espérait toujours voir dans la journée du lundi la CMA assister à la réunion du comité. Elle est effectivement venue mais c’était pour annoncer la suspension de sa participation.

A cet effet, la Médiation internationale exhorte l’ensemble des parties à participer activement au processus de paix afin d’accélérer la mise en place des mécanismes prévus par l’Accord.

Dans un communiqué rendu public le dimanche, elle s’est dite préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire. Elle a réitéré sa ferme condamnation des violations flagrantes de l’Accord à Kidal par des parties signataires. Elle demande aux parties concernées de retourner aux positions qu’elles occupaient à la date du 20 juin et à libérer des personnes détenues à l’occasion de ces événements.

Il faut dire que les Maliens commencent à ne plus comprendre cette médiation internationale. Elle qui demande aux parties de retourner aux positions qu’elles occupaient à la date du 20 juin, alors qu’après la signature du cessez-le-feu le 23 mai 2014, elle n’a pas exigé que les parties reviennent à leurs positions antérieures.

Au contraire, les rebelles ont profité pour occuper de nouvelles positions et l’armée malienne a été contrainte de se replier dans les grandes villes pour laisser le terrain aux seigneurs de la violence. Quand c’est les rebelles qui sont en position de faiblesse, la Médiation internationale s’empresse de demander à ce qu’on revienne aux positions antérieures, mais quand ils sont en position de force et occupent les positions de l’armée malienne, il n’y a rien à dire.

Certes, la Plateforme ne rejette pas l’idée de quitter Anefis, mais elle n’entend pas le faire au profit des rebelles.« Si cela doit être fait, ça sera au profit des forces armées du Mali lesquelles ont vocation d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens sur le territoire national », a souligné un responsable de la Plateforme.

Les « pour manger » à Koulouba

Malheureusement, la Coordination des mouvements de L’Azawad n’a pas la même lecture de la situation. Elle qui affirme que « l’effectivité de la mise en œuvre de l’Accord n’est pas possible actuellement  et qu’il faudra régler les questions sécuritaires avant d’envisager leur participation au reste du processus de paix ».

A en croire son porte-parole, Almou Ag Mohamed lequel s’exprimait le dimanche dernier, « la CMA ne s’est pas retirée du Comité de suivi ni de l’Accord, la CMA s’est retirée des activités du Comité de suivi. L’effectivité de la mise en œuvre de l’Accord n’est pas possible en l’état actuel des choses. Donc, il faudrait d’abord que la CMA participe à cette réunion d’urgence avec toutes les autres parties qui va être dédiée exclusivement au règlement du problème sur le terrain.

Mettre en place un climat apaisé, propice vraiment à la mise en œuvre de l’Accord avant d’envisager la participation de la CMA aux différentes activités du Comité de suivi. Pour le moment, tant qu’il y a pas un règlement correct, juste et équitable par les garants de l’Accord et la médiation, de la situation qui prévaut sur le terrain, nous ne pouvons pas envisager de continuer à faire comme si de rien n’était ».

Beaucoup d’observateurs estiment que la décision de la CMA de suspendre sa participation aux travaux du Comité de suivi était prévisible. C’est le cas de l’éditorialiste de L’Essor Souleymane Drabo. « C’est la seule réaction possible en l’état actuel des choses pour la Coordination. La décision de la CMA de suspende sa participation au comité de suivie est une réaction à laquelle on pouvait s’attende.

Et c’est la seule réaction possible en l’état actuel des choses pour la Coordination. Sur le plan militaire, la Coordination est débordée par la vigueur avec laquelle la Plateforme a attaqué Anefis. On s’aperçoit que les combats se sont déroulés à une cinquantaine de kilomètres de Kidal. Sur le plan militaire, je pense que la Plateforme a pris le dessus sur la Coordination qui a été surprise de la force avec laquelle elle a été attaquée sur un territoire qu’elle considère comme le sien », a-t-il affirmé chez nos confrères de Studio Tamani.

Comme on peut le constater, les rebelles de Kidal tentent d’obtenir par le chantage diplomatique ce qu’ils n’ont pu obtenir sur le terrain. Et comme le dit bien monsieur Drabo, la CMA a bien compris que les rapports de force sur le terrain lui sont défavorables et qu’elle ne fait pas le poids devant la Plateforme républicaine. Elle sait qu’elle n’est rien sans son allié français qui se sert d’elle pour arriver à ses fins au Mali. Cette preuve a été donnée à Ménaka et à Anefis, même si dans un énième communiqué de propagande, les rebelles, passés maitres de la manipulation médiatique, tentent de faire croire qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot.

« La Coordination des mouvements de l´Azawad (CMA) informe l’opinion nationale et internationale ainsi que les différentes parties composant la médiation internationale et les partenaires du processus d’Alger que depuis la signature de l´Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d´Alger, les milices pro gouvernementales, usant des moyens et de la logistique de l’Etat, tentent de reconquérir des nouvelles positions, tenues depuis le cessez-le-feu du 23 mai 2014, par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) en violation flagrante des arrangements sécuritaires et des termes de l’Accord de paix signé les 15 mai et 20 juin 2015.

Cette attitude belliqueuse vise délibérément à remettre en question l’accord d’Alger dans sa globalité et tous les engagements pris par les différentes parties. La Coordination des mouvements de l´Azawad(CMA) a pris note du communiqué de la Minusma du 17 août 2015 instaurant une zone de sécurité de 20km autour de la ville de Kidal, elle a également pris note du communiqué du gouvernement du Mali à la date du 18 août 2015 regrettant l’instauration d’une telle zone de sécurité.

Par conséquent, la Coordination des mouvements de l’Azawad demande à la Minusma de lever expressément et dans les meilleurs délais toutes les zones de sécurité établies sur le territoire de l’Azawad à Tabankort, Anafif, Menaka, Goundam, Ber, Tombouctou, Gao, Kidal et ailleurs et de laisser le soin à toutes les parties de régler leurs différends.

La Coordination des mouvements de l’Azawad, qui condamne la formation, l’armement et l’utilisation des milices, est déterminée à prendre ses responsabilités face à l’histoire, en protégeant les populations de l’Azawad et en créant des conditions de vie meilleures et un espace d’épanouissement socio-économique préservant l’identité et la culture du peuple de l’Azawad », ont-ils dit le 19 août 2015 dans un communiqué.

Mais personne n’est dupe et chacun sait que sans même cette zone de sécurité autour de Kidal par la Minusma, maintenant allait trouver que ces rebelles indésirables y ont été délogés par la Plateforme.

Ces bandits armés qui méritent amplement le nom ‘’d’enfants gâtés de la République’’ ont tout eu dans ce pays jusqu’à vouloir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. A chaque fois, on leur accorde une prime à la rébellion. Ils tuent leurs compatriotes, infestent le Nord du pays avec le sang humain et après, c’est pour bénéficier de promotions, appelées sous le vocable diplomatique DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion).

Et comme çà, il ne faudra pas s’attendre à la fin des rébellions au Mali puisque la gestion d’une rébellion prépare une autre. En témoigne la grande magnanimité dont a fait preuve le président IBK à l’égard des actuels rebelles quand ceux-ci sont venus signer l’Accord un certain 20 juin 2015. Les pourparlers d’Alger se sont achevés en « pour manger » à Koulouba où ces narcoterroristes d’une rare goinfrerie (avaient-ils une faim de loup ?) ont failli bouffer tous les repas de Bamako lors de la rupture du jeune du 20 juin.

Mais ils n’ont pas fait que manger nos repas fumants, obtenus grâce au labeur des Maliens qu’ils répugnent tant. IBK leur a aussi remis des tonnes de ‘’Bazin’’ et des valises pleines de billets de banque. Un d’entre eux, en l’occurrence le vice-président, Mahamadou Djéri Maïga, a même commis l’imprudence en se faisant arrêter à l’aéroport d’Abidjan avec une valise contenant 600 millions de FCFA. Allez savoir en ce moment combien IBK leur a donné en tout.

La vie continue sans la CMA

Le gouvernement et la communauté internationale sont décidés à ne plus se laisser divertir par les faux fuyants des rebelles. Dans un communiqué rendu public le lundi 24 août 2015, le gouvernement explique la donne.

« Les affrontements survenus après la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, continuent de susciter de nombreuses réactions visant pour les unes à conforter le processus de paix, pour les autres, à désigner des responsables et à faire du Gouvernement du Mali, non pas une partie de la solution mais un élément du problème. Face à de telles appréciations, le Gouvernement du Mali reste serein et continue à condamner avec la dernière rigueur tous les actes, ou toutes  velléités visant à compromettre le succès du processus de paix.

Le Gouvernement s’étonne que les différentes condamnations de la violation de l’Accord ou de la cessation des hostilités ne permettent pas d’engager des actions concrètes, susceptibles d’alléger les souffrances des populations. Il est à signaler que la brusque dégradation de la situation sécuritaire a retardé les initiatives par le Gouvernement dans le sens du retour des services sociaux de base dans les régions de conflit, à savoir les actions humanitaires, les actions relatives à la santé, à l’éducation, à l’hydraulique, etc. Par ailleurs, le Gouvernement a pris connaissance de la décision d’une des parties signataires de suspendre sa participation aux travaux du Comité de Suivi de l’Accord. Il s’agit là d’une décision qui constitue une entrave à la restauration de la paix.

Le Gouvernement estime que les motifs d’une telle décision doivent faire l’objet d’échanges entre les parties prenantes sans pouvoir justifier en aucune façon la rupture du processus.

A cet égard, le Gouvernement apprécie la position de l’équipe de médiation, celle qui consiste à s’engager pleinement dans la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord et à poursuivre ses travaux en conséquence. Le Gouvernement de la République du Mali lance un appel aux deux signataires aujourd’hui en conflit pour qu’ils considèrent que la réussite de l’œuvre de restauration de la paix relève d’abord de la responsabilité des Maliens.

Le Gouvernement les invite à poursuivre un dialogue sincère afin de permettre à notre pays de répondre à l’attente des populations maliennes de continuer à bénéficier de la confiance et de l’accompagnement de la communauté internationale. Le Gouvernement de la République du Mali n’a cessé de multiplier les contacts avec toutes les parties prenantes dans la perspective de créer des conditions propres à la poursuite sereine et efficace de la mise en œuvre  de l’Accord. Il apporte ainsi la preuve de son engagement sans réserve à l’avènement de la paix, à l’instauration d’un climat de confiance et de la concorde entre tous les acteurs ».

source : autre presse

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