Le ministère koweïtien de la Santé veut mettre en place des tests de dépistage de l’homosexualité à l’entrée du pays. Vous avez dit absurde ? Ou homophobe ?
Homosexuels assumés ou dissimulés : tous refoulés. Avec beaucoup d’aplomb, Youssouf Mindkar, le directeur de la santé publique du ministère koweïtien de la Santé, a proposé que les six États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) imposent des tests de dépistage de l’homosexualité aux étrangers venant y travailler. Cette proposition sera débattue lors d’une réunion de l’organisation, le 11 novembre à Oman. Si elle était adoptée, les “dépistés positifs” se verraient interdire le séjour dans ces pays. Examens morphopsychologiques, génétiques et vestimentaires, détecteur de mensonges ou technologie confidentielle ? Le responsable n’a pas dévoilé comment les fonctionnaires de l’autorité sanitaire pourraient déceler les orientations sexuelles des candidats à l’installation et nul laboratoire au monde n’en a encore découvert l’hypothétique formule.
Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats, Koweït, Oman et Qatar : dans tous ces pays, l’homosexualité est durement réprimée, et la législation saoudienne est l’une des six au monde à prévoir la peine de mort. “Ces tests sont une insulte au droit fondamental à la vie privée”, s’est indigné Amnesty International, qui demande le rejet immédiat de la proposition. Les expatriés, cadres occidentaux comme ouvriers asiatiques, se voient déjà imposés de multiples tests à leur arrivée dans les pays du Golfe. Les séropositifs y sont ainsi partout interdits de séjour.