Dans les différentes localités visitées, la caravane « Tous et chacun » a véhiculé des messages de sensibilisations et d’information en faveur de l’adoption par la population de gestes et pratiques qui sauvent des vies
Démarrée le 4 février, la 4è édition de la caravane médiatique «Tous et Chacun» sur la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile poursuit son petit bonhomme de chemin dans la région de Koulikoro. Kolokani et Kati ont été les premiers cercles visités par les caravaniers.
La commune rurale de Yélékébougou dans le cercle de Kati a été la première étape de cette caravane. Ici plusieurs activités étaient au menu : causerie-débat avec les femmes au CSCOM, visite et manifestation culturelle. La causerie débat portait sur des thèmes comme la fièvre à virus Ebola, la vaccination anti-tétanique, le rôle et la place de l’hygiène et l’assainissement dans l’amélioration de la santé de la population. Les femmes et jeunes filles, sorties massivement pour la circonstance, ont été informées en détail sur l’importance de la visite prénatale, la vaccination des enfants ainsi que la planification familiale. A travers un jeu concours, les uns et les autres se sont familiarisés avec les pratiques familiales essentielles et des gestes qui sauvent des vies.
Un accent particulier a été mis sur l’hygiène et l’assainissement. Les caravaniers ont visité le CSCOM qui a été équipé de latrines dans le cadre du projet rural «eau potable, hygiène et assainissement » piloté par l’Ong Water Aid et Solidagra, en partenariat avec AMEPPE, l’Ong exécutante. Le CSCOM de la commune de Yélékébougou était confronté à un problème d’hygiène et d’assainissement. Les anciennes latrines étaient inadaptées, défectueuses et délabrées. Ce problème n’est plus qu’un triste souvenir. A l’initiative de Water Aid et de ses partenaires en collaboration avec la mairie, le bloc de latrines de trois cabines et la latrine réhabilitée sont entretenus et gérés par le comité de gestion du centre de santé.
Construit en 2002, le CSCOM de Yélékébougou manque d’équipements sanitaires. La seule moto qui sert de liaison entre le centre de santé et la population, surtout en matière de vaccination, est en panne. Les 14 villages que couvre cette aire de santé ont difficilement accès aux services des techniciens de la santé. Le chef de poste du CSCOM, Kassoum Bouaré, a également plaidé en faveur de l’octroi d’un panneau solaire. Un SOS a été également lancé pour l’acquisition d’une table d’accouchement.
Il était 16 heures quand les caravaniers ont été accueillis par une marée humaine à Tioribougou, dans le cercle de Kolokani. Ici, la caravane a opté pour une animation culturelle sur la place publique. Des jeunes écoliers ont fait une démonstration de technique de lavage des mains au savon. La population a été sensibilisée à la nécessité d’abandonner la défécation à l’air libre etc., et aux bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement. Des attitudes qui permettront de faire reculer les maladies infectieuses et diarrhéiques dans la localité.
Mme Ouraba Diarra, une habitante du village, a remercié l’Ong Water Aid pour la promotion des bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement dans leur commune. Avant, explique-t-elle, nous n’avions pas conscience que certains gestes, pourtant simples, pouvaient sauver des vies et améliorer nos conditions de vie. « Pour nous, se laver les mains au savon n’avait pas d’importance. Cependant, l’on ignorait que ce petit geste pouvait nous épargner des maladies comme la fièvre typhoïde, Ebola et autres maladies diarrhéiques, fréquentes chez nous et qui étaient malheureusement la cause de plusieurs décès d’enfants dans notre commune ». Aujourd’hui dans cette commune, les pratiques essentielles ainsi que les gestes qui sauvent des vies sont rigoureusement respectés par la population.
A Kolokani, dans la grande cour du conseil du cercle, les caravaniers se sont focalisés sur la maladie à virus Ebola. Ainsi débuta une vaste campagne de sensibilisation, d’information sur cette maladie. L’occasion était bonne de faire comprendre à la population que la maladie existe, mais qu’on peut s’en protéger et protéger son entourage.
Mme Traoré Ramatoulaye Diallo, de la direction nationale de la santé, a détaillé les mesures préventives et souligné la nécessité de respecter scrupuleusement ces règles pour éviter cette maladie hautement meurtrière. Il est vrai que notre pays a pu stopper la propagation du virus mais la vigilance doit rester de mise. Il faut rester mobilisés, tout en respectant les mesures préventives en la matière, a expliqué la spécialiste. Elle a invité la population à déclarer tout cas suspect, à éviter la stigmatisation et la panique. La connaissance acquise par la population en la matière a été testée par un jeu concours.
Les spécialistes de la santé ont aussi profité de l’occasion pour faire la promotion de l’allaitement maternel et donner des conseils sur la conduite à tenir dans la prise en charge d’un enfant souffrant de diarrhée. Les populations ont aussi participé à une causerie débat sur la technique de la « Maman Gankourou », une stratégie qui sauve la vie des bébés prématurés et ceux de faible poids à la naissance.
M. A. TRAORE