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A Kidal, les puits se tarissent… mais pas les ressources des djihadistes

Il y a presque deux ans, j’avais relaté les propos dépités d’un berger de Kidal : la zakat y était systématiquement détournée par Ansar Dine. Ces derniers jours, certains éditoriaux nous informaient que l’épouse de Cheikh ag Aoussa, Zeina Wallet Ilady, avait exposé les enfants de Kidal à la violence et à des tirs meurtriers sur l’aéroport de la ville le mois dernier. Quelle sera la prochaine étape ?

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Honnêtement, que peuvent encore attendre les Kidalois de ces terroristes ? Depuis 2012, ils prennent en permanence les habitants de la ville en otage. Kidal est enclavée. Pas de route goudronnée, mais des mines partout, des écoles fermées depuis quatre ans ! Sans la présence des ONG, du CICR, de MSF, de leur aide alimentaire et sanitaire, de leurs hydrographes, le Nord-Mali aurait eu à déplorer une catastrophe humanitaire sans précédent !

Malheureusement, cette aide indispensable et généreuse est continuellement dévoyée, canalisée par quelques uns, ceux-là même qui sont censés protéger les populations. Les maîtres des lieux infiltrent les associations humanitaires… Une fois en place, ils laissent leurs amis profiter des vivres et des médicaments.  Ne soyons pas dupes, cette combine permet aussi aux terroristes de se déplacer en toute impunité dans l’Azawad avec des faux sauf-conduits et des véhicules qui couvrent leurs méfaits.

Je me rappelle que l’an passé, mécontents de la distribution des aides à Kidal, les femmes de l’Azawad et les jeunes du MNLA avaient écrit une lettre aux instances locales. A leur demande, les ONG locales et internationales avaient été fermées pendant une semaine. Certes, cela pénalise la population mais quelle alternative ? Ne rien faire et continuer à subir ?

Depuis plusieurs semaines, la principale fenêtre de Kidal vers l’extérieur est fermée. L’aéroport a été saccagé en un après-midi, soit disant en représailles aux arrestations dans les milieux djihadistes. La Minusma a annoncé qu’il faudrait six à douze mois pour en assurer la reconstruction. Les Kidalois réalisent-ils l’irresponsabilité de certains qui parlent en leur nom ?  Bien sûr qu’ils réalisent, mais ils n’ont pas le choix car Iyad ag Ghaly et son ancien chef militaire Cheikh  ag Aoussa font régner la terreur  dans la ville…

L’accès aérien est indispensable pour la région. Vous ne pouvez pas acheminer des médicaments par voie routière : trop loin, trop périlleux. En 2015, les villes de Gao et Kidal ont connu les plus fortes augmentations de paludisme après Bamako. Cette maladie reste la première cause de décès des enfants de moins de cinq ans et la première cause d’anémie chez les femmes enceintes !

Que proposent tous ces agitateurs face à cette menace ? Rien ! Cette  année, la sécheresse assoiffe déjà Gao. Que ferons-nous si elle s’abat sur Kidal ? On ne pourra pas faire venir des camions citernes et l’idée d’aménager une piste à quinze kilomètres au nord est insensée. Pourquoi si loin ? Qui va payer ? Alors Zeina, Iyad, Cheikh ag Aoussa, que dites-vous à ces femmes et ces enfants que vous continuez à trahir ?

Plus on isolera Kidal de Gao et Bamako, plus la ville devra se tourner vers l’Algérie et les zones refuges des   terroristes. C’est bien ce que recherche Ansar Dine ! Aucune concession ne doit leur être faite. Ils réclament la récupération de leurs prisonniers et des excuses de la Minusma ? Qu’ils commencent déjà par libérer les Kidalois en rouvrant l’aéroport!

Idrissa Khalou

Source: Autre presse

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