Outre les décisions prises par les Chefs d’Etat du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme, le sommet de Pau aura permis à IBK de tenir sa promesse : ramener Kidal dans le giron malien.
Prépositionné à Gao, un bataillon composé de soldats de l’armée régulière et d’ex-combattants de la rébellion s’apprête à prendre leur quartier dans la capitale de l’Adrar. Suivront, dans les jours à venir, l’administration et les services techniques.
Mais, pour en arriver là, IBK a dû poser des conditions pour participer au sommet de Pau.
Tenu, le 13 janvier dernier, à Pau, dans le sud de la France, ce sommet devrait être axé sur les acquis et les perspectives de l’opération Barkhane ; mais aussi, l’harmonisation des futures dispositions sécuritaires dans le Sahel.
Mais pour le Chef de l’Etat malien, ces thèmes sont loin de répondre aux attentes des Maliens. Alors, il pose une condition à sa participation à ce sommet : l’inscription à l’ordre du jour de ce sommet
Les conditions d’IBK à Macron
« Le déplacement du président de la République du Mali à Pau (France)… se fera sous conditions. L’envoyé spécial du président de la République française pour le Sahel, Mr Christophe Bigot a été chargé de transmettre ces conditions à qui de droit », indiquait Mr Yaya Sangaré, ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions et porte-parole du gouvernement dans un communiqué.
Certes, ces conditions n’ont pas été précisées par le porte-voix du gouvernement dans son communiqué. Selon nos informations, elles ont trait à l’inscription de la situation controversée de Kidal à l’ordre du jour de ce sommet ; mais aussi, au retour de l’administration et des forces armées maliennes – et dans les plus brefs délais – dans la huitième région du Mali.
IBK, gagnant du sommet de Pau
« Paris est d’accord pour qu’il n’y est pas de sujets tabous, conformément au souhait du président malien. Kidal sera bien évoquée, la question des services de renseignements, des armées sera aussi invoquée », confirme une source diplomatique, rapportée par un confrère, dans les colonnes du journal « 22 septembre ».
Mieux, le président français a, aussi, souhaité la présence des chefs d’institutions politiques et sécuritaires à Pau. Notamment, les ministres des Affaires Etrangères et de la Défense, des chefs d’état-major et des chefs des services de renseignements des pays du G5 Sahel.
Résultat : dans une déclaration conjointe des Chefs d’Etat, publiée le 13 janvier, à l’issue du sommet, le Pau de fer a eu raison du Pot de terre.
Déclaration unanime des Chefs d’Etat du G5 Sahel au sujet de Kidal
« Les Chefs d’Etat du G5 Sahel se sont engagés à prendre toutes les mesures visant à accélérer le retour de l’administration et des services publics sur l’ensemble des territoires concernés par la question, en particulier, les chaînes pénale et judiciaire, essentielles pour le retour de l’Etat de droit. Cet effort s’appliquera, prioritairement, à Kidal », dit la déclaration.
Par ce geste fort, IBK donne la preuve de son indéfectible attachement à la souveraineté du Mali.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé