Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé samedi au Caire pour des discussions centrées sur la lutte contre les jihadistes de l’Etat islamique (EI), ont indiqué des responsables du Département d’état.
M. Kerry va rencontrer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, son chef de la diplomatie Sameh Choukri ainsi que le chef et la Ligue arabe Nabil al-Arabi.
L’essentiel des entretiens portera sur la coalition internationale que les États-Unis tentent de bâtir contre les extrémistes sunnites de l’EI, un groupe armé qui sévit en Irak et en Syrie.
Il sera notamment question d’obtenir que les institutions religieuses se prononcent contre l’EI, et en parlent dans leurs sermons du vendredi, a expliqué aux journalistes un responsable américain voyageant avec M. Kerry. Le Caire est le siège d’Al-Azhar, l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite.
Le chef de la Ligue Arabe a appelé dimanche les pays arabes à faire face militairement et politiquement à l’EI, les invitant à adopter des décisions courageuses pour faire face aux phénomènes de terrorisme (…) qui menacent l’existence de certains Etats arabes.
Les pays arabes s’inquiètent d’une possible coordination entre l’EI et des groupes jihadistes locaux, craignant que des jihadistes arabes partis en Irak et en Syrie ne reviennent dans leur pays natal pour lancer une insurrection jihadiste.
En Egypte, plusieurs jihadistes qui mènent des attaques contre les forces de sécurité depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013 ont par le passé participé aux combats en Syrie.
Les entretiens du secrétaire d’Etat américain au Caire devaient également porter sur la bande de Gaza, la Libye et la situation des droits de l’Homme en Égypte, selon les même sources.
Avant sa visite au Caire, John Kerry a tenté à Ankara de convaincre la Turquie de participer à la coalition contre l’EI, se disant confiant quant au succès de sa mission pour parvenir à former cette alliance de pays européens et arabes, ayant déjà rallié dix pays arabes à ce projet.
La Turquie, voisine de l’Irak et de la Syrie, refuse de participer activement aux opérations armées, redoutant notamment de mettre en péril la vie des 46 ressortissants retenus par les jihadistes dans le nord de l’Irak.
Selon l’agence américaine du renseignement (CIA), l’EI compte entre 20.000 et 31.500 combattants en Syrie et en Irak.
Les Etats-Unis sont en guerre contre l’EI de la même manière que nous étions en guerre contre Al-Qaïda et ses alliés dans le monde, a déclaré vendredi le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest.
Afp