Au Kenya, après l’annonce de la victoire attendue de Uhuru Kenyatta par la Commission électorale, ce lundi 30 octobre, comment va évoluer la crise dans le pays ? Le Kenya est, depuis la première élection présidentielle du mois d’août, empêtré dans cette crise politique inédite où l’opposition a boycotté le dernier scrutin du 26 octobre.
Le président sortant a donc été réélu avec plus de 98 % des voix, mais le taux de participation est de seulement 39 %. Du côté de l’opposition, on attend que Raila Odinga prononce un discours cet après-midi devant des élus de sa coalition et des journalistes.
Devant un parterre d’élus de sa coalition d’opposition, la Nasa (National super alliance), et aussi de journalistes, Raila Odinga prononce un discours, cet après-midi, sur sa stratégie après la réélection d’Uhuru Kenyatta. Le leader de l’opposition kényane a déclaré : « On ne peut pas en rester là avec cette parodie d’élection » du 26 octobre, qu’il avait boycottée et qui a débouché sur la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta, avec 98 % des voix.
L’opposant a également redit son intention d’organiser une campagne de résistance nationale, avec toutes les « formes légitimes de protestation ». Un peu plus tôt ce mardi, ces mêmes parlementaires étaient réunis à Nairobi pour évoquer la situation électorale et la suite à donner. Une séance interdite à la presse.
«Aller de l’avant»
Raila Odinga lui-même est venu leur parler. « Nous devons aller de l’avant, créer un mouvement plus important, plus gros », leur a dit l’opposant. Il a évoqué des « actions parlementaires légales, économiques », sans aller dans le détail, avant de s’en prendre au parti au pouvoir. Raila Odinga a déclaré que « le Jubilee voulait casser l’opposition » après l’intronisation d’Uhuru Kenyatta. Il a accusé la majorité de vouloir « faire sauter la limite des deux mandats », de se transformer « en parti communiste chinois et de vouloir instaurer une dictature » au Kenya. « Quant à moi, si je ne suis pas d’accord, ils ont une solution finale », a-t-il ajouté, en citant des personnes tuées pendant le processus électoral.
L’opposant en a remis une couche sur le processus électoral, parlant de 3 millions et demi de votants, même pas moitié moins que les chiffres de la Commission électorale. Des statistiques qui lui sont données par le gouvernement, a dit Raila Odinga.
Enfin, l’opposant s’en est pris aussi aux diplomates, rappelant qu’il voulait qu’ils participent à l’élection malgré les tensions internes à la Commission électorale, malgré la difficulté d’organiser un vote crédible. « Maintenant les ambassadeurs sont silencieux, embarrassés avec eux, pas besoin d’ennemis », a déclaré Raila Odinga.
Publié le 31-10-2017