Le président kenyan, SEM Uhuru Kenyatta fait un mea culpa dans un discours, un tout premier depuis l’avènement de la crise postélectorale en août 2017. Une crise qui a couté la vie à plus d’une centaine de kenyans.
Le premier discours du président kényan Uhuru Kenyatta ce mercredi 2 mai, a un aspect assez particulier aux yeux de sa population et de l’opinion internationale. Le n° 1 kenyan a reconnu sa part dans la mauvaise partie de l’histoire écrite à partir d’août 2017 et demande pardon à son peuple. « S’il y a quelque chose que j’ai dit l’année qui vous a offensé, si j’ai nui à l’unité de ce pays, je vous demande de me pardonner et de vous joindre à moi pour réparer ce mal » a déclaré le chef de l’Etat kényan dans un discours très conciliateur. Pour rendre plus visible et crédible l’entente entre les deux parties auteures de la crise, il continue : « l’honorable Raila et moi sommes restés unis non pas parce que nous étions d’accord sur tous les sujets politiques, mais parce que nous sommes d’accord que le Kenya nous appartient à tous ».
Ce discours a finalement fait taire les langues qui pourraient réveiller les vieux démons d’une crise qui date de 2007 faisant plus d’un millier de morts. Le président a, en effet, fait mention d’une nouvelle ère politique au Kenya et appelle la classe politique à adopter une nouvelle conception de la politique, affirmant que « si nous sommes fiers de notre héritage culturel, il ne s’ensuit pas que notre identité ethnique est notre identité politique ». Il fait allusion aux réalités selon lesquelles les choix politiques s’entremêlent avec celles ethniques. Chose qui selon lui entrave la cohésion sociale.
Une crise ayant fait environ 150 morts, le président promet : « plus jamais une vie kényane ne devrait être perdue pour l’amour de la politique. Plus jamais aucun kényan ne devrait perdre ses biens à cause de la politique ».
YAWO ATIAH
Source: Le Pays