Des kiosques de polices saccagés, de la fumée un peu partout dans la ville c’est l’image que la population de Kayes a fait circuler dans la soirée du samedi 2 mai. Selon nos sources, cette manifestation a été préparée bien des jours à l’avance et n’avait qu’un seul objectif « la fin du couvre-feu et la reprise immédiate des activités nocturnes dans la capitale des rails ». Ainsi jeunes et personnes âgées étaient dispersés en petits groupes dans les endroits suivants : la rue du gouvernorat, la grande tribune ainsi que tous les endroits importants de la ville. « Nous en avons marre de ce couvre-feu qui ne finit pas », disent-ils.
« C’est la nuit que nous gagnons notre pain quotidien. Nous interdire de sortir le soir est pire que le Coronavirus. Nous préférons mourir d’une simple maladie que de la faim », s’est justifié ainsi un des manifestants. Pour d’autres manifestants, surtout ceux du 3è âge, il était plutôt question de liberté religieuse en ce mois de ramadan : « Avec le couvre-feu, nos prières nocturnes sont toutes interdites alors qu’en ce mois béni de ramadan, prier en masse apporte beaucoup de baraka. Nous demandons donc aux autorités de revoir leur décision au moins jusqu’à la fin du mois de ramadan. ».
Pour Faïza Touré, habitante de la cité des rails, ce couvre-feu reste aléatoire « A mon avis, les autorités devraient un peu revoir leur mode opératoire. C’est vrai que le Covid-19 existe mais instaurer un couvre-feu de 21h à 5h c’est comme si le virus n’était actif qu’à ces horaires uniquement. Si l’on pouvait changer les méthodes et sensibiliser les gens plutôt que de les pourchasser, l’on n’en serait pas là aujourd’hui. Je les invite donc à coopérer avec la population et à fixer des heures qui arrangeraient tous pour éviter ce genre de situation. »
Soumba Diabaté (Stagiaire)
Source: Bamakonews