Le débat BBC Afrique- Africa n°1 Paris, 52 minutes pour comprendre l’Afrique et ses changements, vus d’ici et de là-bas, recevait cette semaine, le président de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale du Mali, fils du président Ibrahim Boubacar Keita, l’honorable Karim Kéita. Les deux journalistes, Francis Niamigan et Liliane Natia, ont passé en revue les événements de la semaine avec le charmant invité.
Deux autres journalistes ont participé à ce débat en l’occurrence Fayçal Métawi du journal algérien Al Watan et Augustin Koffi Oméga du Canard indépendant du Togo. C’était le samedi avec rediffusion le lendemain. Les sujets abordés avec l’honorable Kéita se rapportaient à la crise malienne, l’élection présidentielle du Tchad et l’anniversaire de l’enlèvement des jeunes filles de Chibok au Nigeria par Boko Haram.
Sur la crise malienne, l’honorable Kéita a été interrogé sur ses impressions sur la récente célébration à Kidal de l’anniversaire par la CMA de la proclamation de l’indépendance de l’Azawad. La réponse de l’invité a été précise : c’est de la propagande menée par certains individus extrémistes. Dans tout mouvement, a-t-il dit, il y a toujours des éléments de ce genre, sinon lors du récent forum de Kidal, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a réaffirmé son attachement au Mali. C’est là le plus important pour M. Kéita.
On assiste à une montée de puissance de l’armée malienne, elle qui lutte contre le terrorisme au Nord, Centre et au Sud du pays en relation avec les forces internationales, a souligné Karim Kéita qui revient d’une tournée au Nord du Mali.
L’Accord pour la paix et la réconciliation nationale est en train d’être mise en œuvre avec l’installation des gouverneurs des nouvelles régions (Ménaka et Taoudénit). La guerre contre le terrorisme ne se gagne pas facilement car, elle est asymétrique. Sur la santé du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, le président de la Commission défense assure qu’il venait de l’avoir au téléphone, une heure avant le début du débat (samedi Ndlr) et que son retour est prévu pour cette semaine incha Allah. Sur la présidentielle Tchadienne, c’est un Karim Kéita très méfiant qui n’a pas voulu s’aventurer à apporter un jugement sur la crédibilité du scrutin, préférant se confiner à son rôle de député et laisser l’autre au gouvernement malien. Est-ce que M. Kéita préfère la réélection du président sortant, Idriss Deby Itno ?
Insiste un des journalistes. L’invité est ambigu face à cette hypothèse, mais préfère laisser cette appréciation au peuple souverain du Tchad. Evidemment, l’homme apprécie à juste titre l’engagement militaire tchadien au Mali. Pour le reste, ça dépend de la souveraineté du peuple tchadien. Sur la question des jeunes lycéennes de Chibok au Nigéria, enlevées il y a deux ans par Boko Haram, l’invité apprécie les efforts du président Buhari. Preuve que la guerre asymétrique pratiquée par les terroristes est loin d’être facile à gagner contrairement à celle classique, l’armée nigériane réputée être l’une des plus puissantes de l’Afrique noire, est à la peine face aux insurgés islamistes, note Karim Kéita. Comme pour dire que le problème nigérian découle aussi du fait que les services de renseignement étaient défectueux, Karim Kéita a souligné que les services de renseignement constituent la colonne vertébrale d’un Etat.
A la fin du débat, lorsque Courani Diarra qui recueillait les avis sur les réseaux sociaux, relaie la question d’un auditeur qui demandait si l’invité avait des ambitions présidentielles et s’il ne courait pas le même risque que Karim Wade, la réponse de Karim Kéita a été claire : pas d’ambitions présidentielles, ni ministérielles. « Je n’ai pas demandé à mon papa de me nommer à un poste, j’ai été élu député ».
V. S. D.
