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JUSTICE : Un avocat malien à la barre sur plainte d’une de ses clientes

C’est suite à  la plainte d’une de  ses  récentes clientes, que Me  Kassoum Tapo,  avocat inscrit aux  barreaux du Mali et de Paris, promoteur du Cabinet THEMIS à Bamako, est appelé à  s’expliquer  devant  le bâtonnier  français  le  vendredi  14 juin. L’homme de  la robe est accusé d’avoir illégalement  prélevé la somme de  1. 180. 000 Fcfa sur une bagatelle de 10 millions Fcfa  que sa cliente venait de percevoir    à la suite  d’un procès par lui-même remporté.

Il s’agit de l’homonyme  de l’autre Me  Kassoum  Tapo connu de tous. Soit dit en passant !

Les  10 millions de Fcfa en question  ont été touchés par le cabinet THEMIS de  Me Kassoum  Tapo  à la date du 24  mars 2019.   Cet argent  constitue la première tranche d’une  bagatelle de plus de 30 millions  Fcfa que doit l’ancien footballeur Mahamadou Diarra  dit Djila à Mme  Koko Fatoumata  Guindo, une franco-malienne résidant à l’Hexagones. Ce, à l’issue d’un feuilleton judiciaire remporté par Me Kassoum Tapo.

Le feuilleton judiciaire opposant la  dame Koko Fatoumata  Guindo au footballeur malien Djila   a connu son épilogue le 15 janvier 2019 à la cour d’appel   de Bamako. Le procès qui portait sur des faits d’escroquerie  (lire intertitre : ‘‘22 millions de FCFA pour  une parcelle)  a condamné Djilla à deux  ans de  prison ferme et à payer à la dame Koko Fatoumata  Guindo la somme de 20 millions  164 mille  830 Fcfa à titre de remboursement et 10 millions Fcfa  à titre de dommage  et  intérêts. Soit  un total de 30 millions 164 mille  830  Fcfa.

C’est sur  cette somme de  30 millions 164 mille  830 Fcfa qu’une première tranche de 10 millions Fcfa   a été remise  au cabinet de  Me Tapo le 24  mars dernier. Et l’argent qui devait être transmis en bonne et due forme à la dame Koko Fatoumata  Guindo, a connu des manquements.

Un prélèvement illégal de 10% 

Sur les 10 millions qui  devaient être  transmis, il a manqué la somme de 1. 180. 000 Fcfa.  Aucune erreur  dans le compte.  Me  Kassoum Tapo reconnait avoir prélevé la  somme de  1. 180. 000 Fcfa sur  les 10 millions. Il  avoue à son ex-cliente  que ce montant  de  1. 180. 000 Fcfa constitue les 10% que doivent revenir  à l’avocat après tout procès gagné. ‘‘Honoraires de recouvrement’’, dit-il. Me Tapo tente de  lui  faire croire que ce  sont les textes  qui le prévoient. Les textes ? Dame Koko Fatoumata  Guindo renvoie alors Me Tapo à la convention d’honoraires  qu’ils  avaient signée entre  eux deux  avant de lancer le processus contre Djila.

La convention d’honoraires établie  entre les  deux parties   (le 31 mars   2016) a  été faite  sur les bases de la loi française. C’est  également sur le sol français que les deux ex-partenaires se sont rencontrés. A l’époque, Me Tapo ne s’était pas encore installé au Mali. Et en plus des honoraires, la cliente a  payé les billets d’avion et autres prestations qu’ils appellent ‘‘débours’’  dans leur jargon.

S’agissant du payement des honoraires et ‘‘débours’’,  dame  Koko  Fatoumata Guindo a tenu tous  ses engagements.   Des factures dont nous taisons les  montants. Et le prélèvement des 10%  n’étant pas prévu dans la convention signée entre  les deux parties, dame Koko  Fatoumata Guindo demande tout simplement à ce que Me Tapo rembourse les 10% qu’il a prélevés (1. 180. 000 Fcfa).

Il reconnait les faits…

Selon des conversations privées entre les deux parties, Me  Tapo  reconnait son erreur, promet  de rembourser, mais ne donne aucune garantie à dame Koko  Fatoumata Guindo qui  reste ferme sur  sa  décision et promet de mettre fin immédiatement à toute  poursuite  contre son-ex avocat une fois qu’elle sera en possession de ses sous. Au cas contraire, il va devoir s’expliquer le  vendredi  14 juin 2019 devant le bâtonnier français.

Attendu le vendredi 14 juin au bâtonnier  français, Me Tapo a pris note depuis son cabinet à Bamako  mais, toujours  à la lecture des conversations privées entre les  deux parties, il n’a pas l’intention de s’y rendre et invite  dame Koko Fatoumata  Guindo à prendre  contact avec son correspondant  à Paris.

Me  Tapo avait dit  à Koko Fatoumata  Guindo qu’il  va lui envoyer l’adresse de son correspondant  à Paris.  Chose qu’il n’a pas faite  et l’on retient  que la convocation de Me Tapo a été à la fois  envoyée à  lui personnellement par mail  et à  l’adresse qu’il a laissée à l’annuaire des avocats inscrits au barreau de Paris.  Ce, par les soins de  Me Jean Batiste  llati, nouvel avocat de l’ex-cliente de Me Tapo.

Tout de  même  l’homme  de  la  robe semble  déjà  avoir une idée  des conclusions  de sa convocation du 14 juin devant la justice française : ‘‘Le bâtonnier ne se prononcera et ne tranchera que sur une procédure de contestation d’honoraires et conformément à nos règles déontologiques, il ne dira que ce qui est dû ou pas. Mais il n’a pas légalement le pouvoir de prononcer une condamnation à des dommages-intérêts. Il ne s’agit pas d’une procédure disciplinaire pouvant donner lieu à sanction, a fortiori à une radiation…’’, notifie Me Kassoum Tapo à  son ex-cliente, une manière de lui faire  savoir  que sa démarche devant  le  bâtonnier   français  est déjà vouée à l’échec  et que c’est à  lui que le dernier  mot  revient. Situation qui  renforce  davantage le  sentiment de trahison  que nourrit désormais dame Koko Fatoumata  Guindo envers celui  qu’elle avait chargé pour défendre sa cause.

‘‘Je me sens trahie…’’

L’affaire  du prélèvement illégal des  10% n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La confiance  entre dame Koko Fatoumata  Guindo  et  son ex-avocat s’était envolée en éclat courant  les trois années de collaboration. Ce,  pour cause de certaines attitudes  de Me Tapo auxquelles son ex-cliente n’a vu qu’une trahison.

Cette déception,  dame Koko Fatoumata  Guindo  n’a pas manqué de le faire savoir à Me Tapo les 14 et 27 mai derniers lors des  conversations privées par voir électronique : ‘‘…Et vous m’avez  dit  avoir notifié  le jugement à la famille de Diarra (Mahamadou dit Dijla  Ndlr), chose qui n’était pas vraie, l’une des raisons pour laquelle  je n’ai pas reçu la grosse de la cour d’appel…Vous avez  dit avoir envoyé  des gardes  chez Diarra  quand vous avez appris qu’il était à Bamako, chose qui n’était vraie non plus… ça fait beaucoup de mensonges entre un avocat et sa  cliente, je ne vais pas trop entrer dans tous les détails… Je vous  retire mon dossier…’’  extrait de conversations  privées.

Et  pour  finalement  entrer en possession de la grosse  de la cour d’appel, Koko Fatoumata Guindo a été obligée de démarcher d’autres personnes. C’est ce document qui va lui permettre  d’avoir  le restant de l’argent que  lui doit l’ancien  footballeur Djila condamné à verser une trentaine de millions de Fcfa pour des faits d’escroquerie.  De quoi s’agissait-il ?

22 millions de FCFA pour  une parcelle

Les faits remontent  à l’année  2013 où la dame Koko Fatoumata Guindo a  fait part  au footballeur Djila de son désir d’acheter une parcelle à Bamako. Elle lui  précise vouloir être prudente pour ne pas être victime  des spéculateurs fonciers. Djila dit avoir pris note et un beau jour, il appelle la dame Koko Fatoumata Guindo pour lui dire qu’il a des problèmes financiers  et qu’il a  une parcelle à échanger contre  22 millions Fcfa. Etant dans le besoin  d’une parcelle, dame  Koko  Fatoumata Guindo  accepte la  proposition  et l’argent est envoyé. C’était toujours  courant l’année  2013.

Le  temps filait, et dame Koko Fatoumata Guindo n’arrivait toujours pas à entrer en possession de la parcelle à elle promise par Djila.  Elle l’interpelle à plusieurs  reprises,  et sous la pression Djila avoue n’avoir aucune parcelle à sa disposition pour elle et lui propose encore de  compléter les  22 millions  Fcfa  à 80 millions afin  qu’il puisse trouver une autre parcelle  pour elle à Bamako. C’était flagrant ; Dame Koko Fatoumata Guindo se sentant alors escroquée, porte plainte.

Affaire à suivre !

Source: La sirène

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