La Cour d’assises s’est penchée, hier, mercredi, sur l’affaire ministère public contre Hadji Kassé, jugé pour « Appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste ». Ce dernier a été condamné à la réclusion à perpétuité par contumace et au paiement de 10.000.000 FCFA.
Sur les trois affaires inscrites au rôle, les jurés ont condamné l’ensemble des accusés à la peine maximale par contumace. Il s’agit d’Iyad Ag Chérif, Youssouf Konaté, Soumaïla Berthé, Alassane Traoré, Gaoussou Diarra, Ibrahim Koné et Hadji Kassé, tous absents lors du jugement des affaires les concernant. Le dernier cité, Hadji Cissé, a été agrafé courant 2018 par les gendarmes à Ténenkou, sur dénonciation pour d’ » appartenance à un groupe djihadiste et complicité d’actes de terrorisme ». Conduit à la Brigade territoriale de la gendarmerie de ladite ville, Hadji Kassé a reconnu, sans ambages, lesdits faits, affirmant avoir été mis en relation avec les groupes armés peulhs par son ami Bara Cissé. Ce dernier l’aurait amené dans la forêt de Kowa ou Kera, où il a rencontré Abou Issa, un des chefs peulhs armés. Qu’après moult échanges, ce dernier lui proposa de le recruter en qualité d’informateur par rapport aux déplacements des Forces Armées Maliennes (FAMA). Ainsi, il devait, tous les jours, informer Abou Issa du déplacement de tout convoi militaire sur l’axe Ténenkoun-Dia, en profitant de son infirmité pour bien observer tous les mouvements, sans attirer l’attention.
C’est dans le but de s’imprégner davantage du déplacement du convoi militaire, après l’attaque du député Abderrahmane Niang, qu’il fut sollicité par son mentor Abou Issa à l’effet de surveiller les militaires et d’informer de leurs mouvements. C’est ainsi qu’il s’est rendu à moto sur la route de Dia, sur une distance d’un kilomètre, pour effectuer la mission qui lui a été assignée. Il réussira à accomplir ladite mission, en informant Abou Issa de la direction du convoi militaire vers Ténenkoun.
C’est après avoir fourni cette information aux djihadistes, que le véhicule d’un convoi militaire sauta sur une mine. Et cette situation conduisit certains à l’accuser, déduisant qu’il était à la base des faits. D’autant qu’il est resté en contact permanent avec le nommé Abu Issa, jusqu’au 25 janvier 2018, jour où il a été alpagué. C’est dans ces conditions qu’une information fut ouverte contre Hadji Kassé, qui aboutira à son inculpation pour « Appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste« .
Considérant que l’inculpé Hadji Kassé a tenté de nier les faits, soutenant les avoir reconnus à l’enquête préliminaire sous contraintes. Tout en reconnaissant s’être rendu à Kowa ou Kera, en compagnie de son ami, Bara Cissé, à la rencontre des groupes armés peulhs. Qu’il s’est fait des amis, notamment Abou Issa, un des chefs des groupes armés peulhs. Au cours de laquelle rencontre, ils ont échangé des contacts. Et qu’il est constant que l’inculpé a été enrôlé par les groupes armés peulhs, grâce à son ami Bara Cissé, en qualité d’informateur, misant sur son infirmité. Car, il fournissait des renseignements sur les convois militaires à Abou, permettant à ce dernier et à ses acolytes de procéder à des poses d’engins explosifs improvisés (EEI)
En outre, la Cour, en vertu des lois qui lui sont conférées, a condamné Hadji Kassé à la réclusion à perpétuité par contumace, plus le paiement de 10.000.000 FCFA. Avec le silence de la Cour sur les raisons de son absence à son procès, on peut avancer l’explication selon laquelle, il aurait fait partie du groupe de Jihadistes libérés en échange de la libération de Soumaïla Cissé.
Cette thèse devrait faire l’objet de vérification, rien que pour donner un contenu à la condamnation de Hadji Cissé.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant