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Journée mondiale de lutte contre la corruption. Où en est la Côte d’Ivoire ?

Ce dimanche 9 décembre est la Journée mondiale de lutte contre la corruption, l’occasion de faire le point sur la situation en Côte d’Ivoire. Selon le classement de Transparency international, le pays se situe à la 103 ème place sur 180, avec une note de 36 sur 100. La Côte d’Ivoire a pourtant ratifié les conventions internationales contre la corruption, en 2012, notamment celle de l’Union africaine mais, six ans plus tard, des ONG pointent les résultats mitigés dans la mise en œuvre de ses dispositions.

En 2013, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une Haute autorité pour la bonne gouvernance. Elle est opérationnelle, depuis 2015 et placée sous l’autorité du président de la République. Le pays a aussi adopté des textes pour lutter contre la corruption. Pour autant, selon une enquête Afrobaromètre de 2017, 59 % des Ivoiriens désapprouvent la performance de leur gouvernement dans la lutte contre la corruption.

Joint par RFI, le magistrat Laurent Manlan, de l’ONG Transparency Justice, estime que la Côte d’Ivoire « peut faire mieux ».

« Le ressenti de la population, c’est qu’il y a, certes, des organes et des textes de lutte contre la corruption mais la mise en œuvre est problématique. Ils ont d’ailleurs le sentiment, légitime, qu’il y a des obstacles à la mise en œuvre. D’où viennent-ils ? On ne sait pas. Ce que l’on constate, c’est qu’il n’y a quasiment pas de décisions de condamnation des actes de corruption. Moi, je n’ai jamais reçu d’affaires de corruption quand j’étais juge et nous, nous voulons que l’on améliore le système », a-t-il précisé.

Cette fois-ci, avec l’ONG Social Justice, Laurent Manlan a participé à un rapport sur la mise en œuvre de dispositifs anti-corruption. Il y pointe le manque de visibilité des pratiques et des politiques anticorruption et estime que les actions des organes de lutte sont « contrariées par une trop forte dépendance à l’égard du gouvernement ».

Joint par RFI, Jacques Achiaou, directeur de la sensibilisation à la Haute Autorité, nuance ce tableau. « Désormais, il y a un pôle pénal financier qui a été mis en place par le gouvernement. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, il existe un cadre juridique pour protéger les témoins et les victimes des dénonciateurs. Au niveau de l’indépendance, à aucun moment, il n’y a eu l’intervention du gouvernement dans les activités menées par la Haute Autorité », souligne-t-il.

55 % des Ivoiriens estiment que les citoyens ordinaires ont un rôle à jouer dans la lutte contre la corruption. Le rapport pointe aussi le rôle crucial à tenir par la société civile et les médias.

RFI

 

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