Présentement dans notre pays, le taux d’accès à l’eau potable est de 65,3% en
milieu rural, 74,7% en semi-urbain et urbain et 68% au niveau national. Environ 30% du parc hydraulique est non fonctionnel.
A l’instar de la communauté internationale, notre pays va célébrer demain au Centre international de conférence de Bamako (CICB), la Journée mondiale de l’eau. L’annonce a été faite, hier, à la direction nationale de l’hydraulique (DNH) lors d’une conférence de presse organisée par la société civile en collaboration avec les services techniques de l’Etat, les collectivités, les partenaires au développement et le secteur privé.
Cette conférence a enregistré la présence du directeur national de l’hydraulique, Yaya Boubacar, du président de la Coalition nationale campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA/WASH), Dounantié Dao, et de nombreux invités.
La célébration de cette journée a été proposée pour la première fois à l’Agenda 21 de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement de 1992 à Rio de Janeiro lors de laquelle, les Nations unies ont désigné le 22 mars comme la Journée internationale de l’eau. Depuis lors, chaque année, sa célébration consacre un sujet différent. Le thème 2019 : «Ne laisser personne de côté», s’inscrit dans le cadre de l’adaptation d’une des promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Cette promesse consiste à assurer, d’ici 2030, l’accès de tous à l’eau et une gestion durable des ressources en eau. L’objectif de la journée vise à attirer l’attention des décideurs et d’autres acteurs du secteur sur la nécessité de prendre des mesures concrètes visant à réduire les inégalités d’accès à l’eau. Par cette conférence de presse, les organisateurs entendaient échanger avec la presse sur le niveau de mise en œuvre de l’Objectif de développement durable point 6 (ODD 6) et identifier les obstacles qui limitent actuellement la réalisation des cibles en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Ils ont également profité de ce cadre d’échanges pour informer les acteurs sur la nouvelle approche du mécanisme de redevabilité mutuelle du WASH. Outre la sensibilisation sur le rôle de veille citoyenne des populations en matière d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, pour les organisateurs, il faut plaider auprès des décideurs la nécessité de prendre des mesures concrètes visant à réduire les inégalités d’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
Dans son intervention, le directeur national de l’hydraulique a indiqué que la journée met l’accent sur l’importance de l’accès universel à des installations d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans les pays en développement. La journée, ajoutera-t-il, est également consacrée à la promotion de la gestion durable des ressources en eau douce. Selon lui, elle vise aussi à inspirer les gens du monde entier à apprendre davantage sur les questions liées à l’eau, à en parler aux autres et à prendre des mesures pour faire la différence. «L’un de ces problèmes est la crise mondiale de l’eau», s’inquiètera-t-il, avant d’expliquer que la crise mondiale de l’eau comprend des défis tels que la pénurie d’eau, la pollution de l’eau, l’insuffisance de l’approvisionnement en eau et le manque d’assainissement pour des milliards de personnes dans les pays en développement.
Selon lui, plus de 663 millions de personnes vivent sans eau potable près de chez elles. «Elles passent des heures à faire la queue ou à rejoindre des sources éloignées et elles sont confrontées aux conséquences sanitaires de l’utilisation d’eau contaminée», a-t-il déploré. «La conférence de presse constitue l’activité inaugurale de la célébration de la Journée mondiale de l’eau», a annoncé le conférencier. Avant d’ajouter qu’il est prévu au cours de la journée une visite des stands et une conférence débat. La Journée mondiale du précieux liquide, selon Dounantié Dao, sera célébrée le même jour au niveau communautaire à Falo (cercle de Bla), dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Sikasso, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni. Il a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement depuis plus de 2 mois.
Au Mali, la problématique d’accès à l’eau potable se pose avec acuité malgré les efforts fournis par l’Etat. Selon un document remis à la presse par les organisateurs, le taux d’accès à l’eau potable est de 65,3% en milieu rural, 74,7% en semi-urbain et urbain, et 68% au niveau national. Selon la même source, environ 30% du parc hydraulique est non fonctionnel. Pour assurer un accès équitable et un approvisionnement adéquat en eau potable des populations, l’Etat a fait du secteur de l’eau l’une des priorités à travers son engagement pris pour l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici 2030, conformément à la vision africaine de l’eau.
Mohamed Z. DIAWARA
L’Essor