A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré, hier à la Bibliothèque nationale, la Journée internationale du livre, édition 2018. Le 23 avril consacre cette journée depuis 1995 et c’est à partir de cette date qu’elle fut instituée par l’UNESCO pour rendre hommage aux écrivains qui ont marqué leur époque à travers leurs plu mes. L’histoire du 23 avril remonte en 1616 avec le décès de certains écrivains. Cette date est restée ancrée dans la mémoire d’hommes et de femmes qui se battent pour l’épanouissement du secteur du livre.
Sur la question, l’Association des professionnels de l’information du secteur de l’Economie et des fiances du Mali ( APISEF-Mali) a organisé une conférence-débat pour échanger sur l’avenir du livre mais aussi sur les problématiques de notre société dont évoque le livre de l’ancien Premier ministre Moussa Mara intitulé : «Le Mali : entre vents et marées 2015-2017», sous le parrainage de l’UNESCO. La cérémonie était présidée par Mme Boukemen Fatima Diallo, présidente d’honneur de l’ APISEF-Mali, en présence de son secrétaire général, Nouhouzo Samson Diarra et du président de l’Association malienne des bibliothèques et archivistes et documentalistes, Massila Traoré. « L’idée de célébrer cette journée trouve son origine en Catalogne (Espagne ) où il est une tradition d’offrir une rose pour l’achat d’un livre», a rappelé Mme Boukemen Fatima Diallo. Cette date symbolique pour la littérature universelle permet à la jeunesse de découvrir le plaisir de la lecture et de respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel. «L’ APISEF-MALI ne pouvait être en marge de la commémoration de la Journée, c’est pourquoi nous avions fait appel à un écrivain et homme politique pour échanger autour de son dernier livre (le Mali entre vents et marées 2015-2017)», a expliqué la présidente d’honneur.
Quand au secrétaire général de l’APISEF-Mali, il a présenté les objectifs de son association qui soufflera bientôt ses 2 bougies. Il s’agit aussi de regrouper les professionnels travaillant dans le secteur de l’économie et des finances, promouvoir l’information financière et économique, favoriser la promotion et encourager les échanges.
L’ancien Premier ministre Moussa Mara a salué les organisateurs et les structures faitières pour cette belle initiative. «Sans mémoire aucune collectivité ne peut s’épanouir», a-t-il souligné, avant de proposer aux collectivités de mettre en avant les archives car la prise des décision se fait toujours en référence à ces documents. Moussa Mara a, ensuite présenté, son dernier livre qui traite des préoccupations de notre pays de 2015- 2017. Selon lui, cet ouvrage est la réponse aux problèmes. Il a également expliqué que notre pays n’a pas un système de prévision à long terme, ce qui explique beaucoup de problèmes car la démographie malienne évolue rapidement. «Nous devons avoir des hommes et femmes qui travaillent dans le temps pour se projeter 20 ans de plus», dira l’écrivain et homme politique. Il a aussi déploré l’absence des données statistiques fiables. L’exemple le plus frappant, c’est dans le domaine sportif. Les cadets ne sont pas suivis, ce qui explique l’échec des séniors lors de grandes compétitions.
«Le Mali : entre vents et marées 2015-2017» est la compilation d’une quarantaine de tribunes de presse. Les problèmes de notre pays sont évoqués dans ce livre, notamment la question de la paix, la sécurité, l’Accord pour la paix, le dialogue social, l’éducation, le coût du pétrole, la corruption. Son auteur s’est engagé à mettre à la disposition du public la version numérique pour permettre à un grand public de connaître le contenu. Après un brillant exposé, place au débat qui a suscité beaucoup d’intérêts tant chez les organisateurs que les participants.
Les nombreuses interrogations avaient trait à la gouvernance politique, laïcité, dialogue social et immigration. L’ancien Premier ministre a expliqué qu’il était important de se projeter dans le temps pour faire une analyse prévisionnelle. Il a fustigé les mafias autour de l’immigration clandestine. Tout le monde le sait que le réseau existe, a-t-il dit.
Amadou SOW
Essor