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Journée internationale de lutte contre la fistule obstétricale : SÉGOU OPTE POUR UNE LARGE SENSIBILISATION

Comme partout au monde, notre pays a célébré le 23 mai dernier, la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. La célébration de cette journée a donné lieu dans la Cité des Balanzans à un débat radiophonique organisé par la direction régionale de la santé à travers l’hôpital « Niamankoro Fomba » en collaboration avec l’Association pour la promotion de la santé de la mère et de l’enfant (IAMANEH-Mali) sur financement de IAMANEH-Suisse. Les échanges ont porté sur le thème : « Eliminer la fistule, restaurer la dignité des femmes ».


L’initiative avait pour but de sensibiliser les populations sur la problématique de la fistule dans notre pays à travers des messages forts. C’était l’occasion pour mieux expliquer les causes et les conséquences de cette maladie. Les spécialistes de la santé en ont aussi profité pour insister sur la prévention contre cette maladie qui freine l’épanouissement de la femme. Quoi de plus normal pour célébrer une telle journée ?
Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies, la Journée internationale pour l’élimination de la fistule sert de cadre pour alerter et l’occasion est aussi bonne pour plaider la mobilisation des ressources et informer les communautés sur les facteurs favorisants et les moyens de la prévenir. À Ségou, les organisateurs ont choisi les ondes des radios pour atteindre plus de personnes. À cet effet, trois radios de la région de Ségou étaient synchronisées. Pour mieux attirer l’attention des auditeurs, un jeu radiophonique a été initié avec des questions réponses.
La conférence débat était animée par Mme Dolo Oumou Diombélé, coordinatrice de IAMANEH-Mali, Bréhima Samaké, chirurgien. Quatre questions étaient au centre des débats. Il s’agissait de définir la fistule obstétricale et comment elle intervient ? Comment prévenir et comment se passe la prise en charge des victimes de cette maladie ? Il faut retenir que la fistule obstétricale est une perforation de la paroi vaginale qui communique avec la vessie ou le rectum à la suite d’un travail d’accouchement long et difficile. Elle se manifeste par une perte d’urines et parfois de matières fécales par le vagin engendrant une souffrance physique, morale, psychologique et sociale. Bref, c’est une affection très handicapante qui touche la jeune femme et qui l’exclut de la société. Elle touche généralement des parturientes de niveau socio-économique bas dans les zones où la couverture médicale est faible.


Pour Mme Dolo Oumou Diombélé, la fistule obstétricale est pourtant évitable. Il suffirait juste de repousser l’âge de la première grossesse, en luttant contre le mariage précoce. Aussi, on devaitt permettre aux femmes d’avoir accès en temps voulu à des soins obstétricaux. « En un mot, nous devons lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes pour les femmes afin d’éliminer cette maladie, source d’exclusion des victimes », a fait comprendre la coordinatrice de IAMANEH-Mali.
Cependant, cette maladie n’est pas une fatalité, on peut bien en guérir, assure le Dr Bréhima Samaké. Le traitement, explique le spécialiste de la santé, est chirurgical. Dr Samaké nous rassure qu’elle réussit dans 90% des cas simples. Cependant, certaines patientes peuvent être opérées une seule fois, mais, d’autres doivent subir plusieurs opérations chirurgicales pour enfin se débarrasser de cette maladie. Le problème qui se pose est que le traitement est cher et les victimes sans aide ne peuvent prétendre à cette chirurgie réparatrice.
Pour la prise en charge des cas de fistules, notre pays dispose d’un plan stratégique quinquennal 2018-2022 de prévention et de traitement de la fistule. La mise en œuvre du premier plan quinquennal (2009-2015) a permis la prise en charge chirurgicale de 3505 femmes victimes de la fistule avec un taux de fermeture totale de 67,4%.
Ce n’est pas tout, il a aussi permis la décentralisation de la chirurgie de la fistule au niveau régional dans les huit sites de traitement de la fistule. Des efforts louables sont faits pour la prévention et la prise en charge des victimes. Néanmoins, chacun doit améliorer la prise en charge globale de la fistule dans notre pays, a indiqué la coordinatrice de IAMANEH-Mali. Dans cette optique, elle a plaidé pour le renforcement du partenariat public-privé pour une meilleure synergie des interventions. Il faut aussi penser à la réinsertion socio-économique des femmes victimes de la fistule au sein de leurs communautés.
Retenons que la prévention et le traitement de la fistule obstétricale contribuent à la réalisation de l’objectif de développement durable n°3, qui vise à permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.
Mariam A. TRAORÉ
AMAP-Ségou

Source: L’ Essor

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