Les hommes étaient à l’honneur ce 19 novembre, à l’occasion de la Journée internationale qui leur est dédiée. La célébration met en lumière les problèmes spécifiques auxquels ils sont confrontés. Au Mali, elle est passée sous silence tout comme dans beaucoup d’autres pays africains.
La journée internationale de l’homme est célébrée, chaque 19 novembre, depuis plusieurs années. En dépit de son envergure mondiale, cette célébration ne revêt aucun cachet spécial au Mali. D’autres pays africains n’accordent pas non plus une grande importance à cette journée qui passe sous silence avec l’ignorance et l’indifférence des hommes eux-mêmes et des acteurs à divers niveaux.
Selon les Nations Unies, cette journée se focalise sur la santé des garçons, l’amélioration des relations entre les sexes, la promotion de l’égalité entre les sexes.
Aussi, vise-t-elle, à mettre en lumière des modèles masculins. C’est une occasion pour les hommes de mettre en évidence la discrimination à leur encontre et de célébrer leurs réalisations et contributions, en particulier à la communauté, en matière de famille, de mariage ainsi que de soins accordés aux enfants, selon les Nations Unies.
Mais les habitudes sociales sont si ancrées dans la célébration de la gent féminine que le sujet parait utopique pour des hommes. «Je ne suis pas au courant de cette journée. C’est la première fois que j’en entends parler. J’ai toujours entendu parler de la journée internationale de la femme », déclare Oumou Diarra, étudiante.
D’autres marquent plutôt une grande indifférence quant à l’existence d’une telle journée : «Je sais qu’une telle journée permettra de mettre en valeur l’homme, mais c’est vous qui m’informez de l’évènement aujourd’hui », confie Joseph Samaké, machiniste.
Si la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars, ou la journée internationale de la fille, commémorée le 11 octobre, focalisent toutes les attentions, l’idée d’une journée en faveur des hommes reste encore incomprise de certains. « Je ne sais rien de cette journée, je n’ai aucune information là-dessus», lance Amidou Sissoko, étudiant, l’air étonné.
Célébrer la femme sans le faire autant pour l’homme est une injustice, commentent d’autres.
Beaucoup d’observateurs notent que la gent masculine est également victime de discriminations, d’inégalités, de préjugés et de violences. S’il est généralement admis que les violences sur les femmes sont tangibles, il faut noter également qu’il existe beaucoup d’hommes victimes d’actes de violence de la part des femmes, des hommes particulièrement stigmatisés qui subissent silencieusement ce phénomène et éprouvent une honte à l’évoquer. Il n’est pas exagéré de dire que les hommes autant que les femmes sont victimes de violences et que ces victimes masculines se comptent surtout dans les ménages d’intellectuels.
« Il importe de promouvoir les droits des hommes à l’occasion de cette journée et qu’elle prenne aussi toute l’allure d’une grande fête, car selon nos traditions, l’homme est le premier responsable du foyer », souhaite Cheick Kéita, un fonctionnaire à la retraite.
En tout cas, les promoteurs de cette journée ont encore à faire pour mieux la faire connaître.
Paul Y. N’GUESSAN
Source: bamakonews