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Journée de l’industrialisation de l’Afrique les 19 et 20 novembre 2016 : Le Président IBK très attendu sur les préoccupations des industriels

En attendant la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA 2016) prévue pour les 19 et 20 novembre 2016 au Parc des Expositions de Bamako, l’Organisation patronale des industriels (Opi) a lancé le Tome 2 de son Livre blanc qui constitue un véritable condensé de ses attentes et préoccupations. C’était à l’occasion d’une conférence de presse tenue au siège de l’Opi et introduite par le président de cette organisation, Cyril Achkar, qui avait à ses côtés la présidente du Comité d’organisation de JIA 2016, Mme Ben Baba Jamilla et le directeur national des Industries, Sékou Kéïta.

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Nul ne saurait raconter ses rêves mieux que soi-même. Une vérité rappelée par la pertinence des propos de Cyril Achkar qui précise que “l’industrialisation, c’est le bon sens”. Il parle avec beaucoup de passion lorsqu’il s’agit du développement industriel dont il fait un sacerdoce depuis près de deux décennies. Mais au-delà de la crudité des mots qui titillent et interpellent, il faut comprendre que Cyril débite ses vérités sans s’inscrire dans la logique du politiquement correct, notamment avec des formules qui encensent sans jamais rien vouloir dire. Il préférerait, à la place,  de l’industriellement correct. C’est pourquoi, il constate, dénonce, explique, argumente, mais finalement propose des pistes de solution.

Cette démarche est à l’image de celle de l’Opi qui tient à apporter sa contribution à la construction d’une économie malienne performante qui passe par une bonne politique de développement industriel. L’Opi, rappelons-le, c’est un regroupement fort de 80 unités industrielles assurant 50 000 emplois au Mali. Il faut noter qu’au Mali, selon Cyril Achkar, il y a près de 800 unités industrielles dont 500 évoluant quasiment dans l’informel. On est encore loin du Sénégal avec ses 14 000 unités industrielles et encore très loin de la Côte d’ivoire qui en compte 19 000.

Le président de l’Opi rappellera que la plupart des industries ont trois ou quatre lignes de production en veilleuse faute d’activités suffisantes. “Pour développer l’Emploi, il faut développer le carnet de commande des unités industrielles “, laisse-t-il entendre, avant de préciser : “C’est le meilleur moyen de créer des emplois car si chaque usine met taiten marche toutes ses lignes de production, c’est encore plus d’employés et plus de richesses pour le pays “.

En effet, l’apport du secteur industriel dans l’économie nationale reste encore faible, se situant autour de 5% du Produit intérieur brut (PIB) alors qu’au Sénégal ce taux est à 14%, 19% en Côte d’Ivoire et 24% au Maroc. Ce qui veut dire qu’il y a encore de gros efforts à déployer pour mettre l’industrie malienne à niveau de ses concurrents de la sous-région et pour espérer mieux tirer profit des marchés communautaires.

” … c’est nous qui développons les autres”

Le Mali est désigné comme le premier pays importateur de la zone Uemoa. Pour Cyril Achkar, cela sonne comme “vous êtes nuls “ car pour lui, “être premier c’est bon, mais pas dans ce sens car cela signifie que c’est nous qui développons les autres. Il faut que l’on soit fier d’être le premier pays exportateur” précise-t-il pour ensuite apostropher les autorités au passage, notamment en ce qui concerne la politique de développement industriel qui ne semble pas encore être une de leurs premières préoccupations. Il a évoqué le budget du ministère du développement industriel, près de 800 millions Fcfa, ce qui représente donc 0,038% du budget national qui atteint la barre des 2 000 milliards de nos francs. C’est dire que les fonds alloués au département en charge de l’industrie ne sert qu’à payer les salaires de ses agents et cadres. Tout le contraire du secteur de l’agriculture où il est alloué 10, voire 15% du budget national. Qui transforme alors la production agricole pour y apporter plus de valeur ajoutée ? Il y a donc une cohérence à apporter à ce niveau-là.

Autant de raisons qui font que l’Opi, après avoir fait l’état des lieux, en prenant en compte les environnements interne et externe, notamment l’environnement communautaire (Uemoa et Cedeao)  a dressé le bilan des réalisations et des attentes contenues dans le Tome 1 de son Livre blanc avant de produire le Tome 2. Il n’y a eu qu’un taux de 6,5% de réalisations des recommandations contenues dans le Tome 1. “Le Tome 1 a déjà fait du chemin dans les bureaux de l’Administration, nous y avons apporté un peu plus de perfection avec notre expérience pour publier le Tome 2 “ dira Achkar.

Preuve d’une volonté politique

Après l’intervention du président de l’Opi, le directeur national des Industries a tenu à faire une précision : “La preuve que le Président IBK accorde une grande importance au développement industriel, c’est qu’il lui a dédié un ministère spécial et il faut remonter un peu loin dans l’histoire du Mali pour voir ça dans un gouvernement. C’est la preuve d’une volonté politique”.

Réagissant à la comparaison faite par Cyrill avec des pays voisins, il déclare : “Il est bon de rappeler qu’en 2015, nos industriels ont exporté dans l”espace communautaire pour 35 milliards Fcfa et pour 2016 en cours, nous sommes déjà à 16 milliards. Je ne regarde pas les autres, mais ce ne que nous faisons “, s’exclame-t-il. Mais sans être du tout à l’aise lorsque dans les échanges avec la presse la question du contrôle des produits a été soulevée et nous y reviendrons dans notre prochaine édition car l’importance du sujet vaut un traitement spécial.

Auparavant, Mme Ben Baba Jamilla, présidente de la Commission d’organisation de JIA 2016 a fait ressortir l’importance de cette manifestation en précisant les objectifs poursuivis. Elle a révélé qu’une centaine d’exposants sont attendus au Parc des expositions dans le cadre de JIA 2016 où il y aura, en plus des stands d’exposition,  une projection de films et une présentation de processus de production par les industriels.

Cette JIA 2016 est placée sous la présidence du Président IBK qui fera une allocution lors de la cérémonie officielle d’ouverture avant de procéder à la visite des stands où il sera en contact direct avec les industriels dans cet “espace  de plaidoyer et de promotion des produits maliens “, comme le précise Mme Ben Baba Jamilla.

                         A.B.NIANG

 

Source : Aujourd’hui-Mali

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