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Journée de l’Association malienne des expulsés : La migration intra-africaine interrogée ?

Initiée depuis 7 ans, pour donner la parole aux migrants et à leurs parents, notamment aux femmes, mères, sœurs et filles de migrants, la Journée de l’Association malienne des expulsés a eu lieu le 27 novembre 2018, au Carrefour des jeunes. Elle a été placée cette année sous le thème de : « La migration intra-africaine : réalités, enjeux et défis ».



La salle de conférences de Carrefour des jeunes de Bamako a connu une animation particulière le 27 novembre 2018. Dans le cadre des journées de l’AME, dès les premières heures de la matinée, la salle a été prise d’assaut par de nombreux migrants (es) de retour, des parents de migrants, notamment femmes, mères, sœurs et filles de migrants.

Chaque année, dans le cadre de cette journée, l’AME joint l’utile à l’agréable. Elle propose pratiquement une sorte de journée porte ouverte agrémentée par des témoignages de migrants, des débats, des divertissements, mais surtout des moments de réflexions intenses.

Cette année, en plus de projection de films et d’une pièce de théâtrale interprétée par la troupe artistique et culturelle de l’AME, l’organisation malienne de défense des droits des migrants avait concocté un programme alléchant composé de deux panels. Objectif recherché : aider tout le monde à mieux cerner « la migration intra-africaine : réalité, enjeux et défis ».

Pendant le premier panel, Daouda Sarr de l’AMDH Mauritanie, est intervenu pour entretenir l’auditoire, composé pour la plupart de femmes, sur « La migration africaine : espaces de libre circulation, conventions et accords bilatéraux (accord de Cotonou, processus de Rabat et de Khartoum). Pour sa part, Abdéramane Cissé du Conseil supérieur de la société civile, a rappelé « Les conséquences des politiques migratoires européennes sur la liberté de circulation en Afrique (Processus de la valette). Quant à Mme Haidara Mawa Sidibé du Ministère des maliens de l’extérieurs et de l’intégration africaine, a levé le voile sur « La politique nationale de la migration (PONAM) : états des lieux ». Bréhima Ely Dicko de l’Université du Mali, devait entretenir l’auditoire sur « Les opportunités d’emploi et de réinsertion économique au Mali ».

La deuxième partie de la journée a été consacrée au deuxième panel qui a été consacré au « Rôle des organisations de la société civile dans la protection des droits des migrants ». Ce panel a été animé par l’AME, HCME, l’ARTD, la CSDM, l’ARACEM et l’AEI.

Mais, avant, Ousmane Diarra, Président de l’AME, a indiqué que chaque année et depuis plusieurs années, l’AME organise cette journée pour ouvrir un débat public sur la migration. Selon lui, cette manifestation qui allie divertissements à la réflexion, réunis des acteurs d’horizons divers : étatiques, non étatiques, internationaux et régionaux. Ajuste titre, il a annoncé que la rencontre de cette année, a enregistré la participation d’organisations venues de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Mauritanie, du Togo, du Bénin, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée, de la France et de l’Allemagne… « C’est l’occasion de donner la parole aux migrants et à leurs familles pour qu’ils témoignent de leurs vécus, expériences et conditions de vie », a-t-il déclaré. Mai, il a insisté sur le fait que cette journée reste un espace d’échanges, de réflexions et de propositions des différents acteurs de la migration au Mali et à travers le monde.

Pour sa part, Sabine Eckart, coordinatrice de projet à Medico International, organisation d’aide humanitaire et de défense des droits humains, basée en Allemagne et partenaire depuis 11 ans de l’AME, a félicité l’AME pour sa capacité de mobiliser une telle diversité d’acteurs de qualité pour aborder la question de la migration. « Tandis que la migration intra-africaine n’est pas seulement une réalité et une pratique socioculturelle et économique reconnue en Afrique, ce fait est pratiquement ignoré en Europe », a-t-elle indiqué. Avant d’accuser. « En mettant en place une politique d’externalisation de ses frontières en Afrique, les Etats et sociétés européens ignorent largement les effets négatifs de ces politiques sur la mobilité en Afrique », a-t-elle dénoncé. Elle a rappelé le cas actuel de l’Angola qui illustre si besoin en était les expulsions et refoulements entre Etats africains.

Avant de déclarer la journée ouverte au nom du ministre des maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Mme Sidibé Mawa Haidara, chef de la cellule de suivi de la PONAM, a félicité l’AME pour son engagement depuis 1996, date de sa création, pour la défense des droits des migrants. Elle a salué l’initiative de cette journée qui contribue à la diffusion de la Politique nationale de la migration élaborée par le gouvernement du Mali en 2014. Elle a invité toutes les organisations de la société civile à s’impliquer aux côtés du gouvernement pour faire en sorte que la migration des maliens soit un atout pour le développement harmonieux du pays.

La Rédaction

 

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