La 7e édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA) a ouvert ses portes hier jeudi 29 novembre et cela jusqu’au 2 décembre 2018 au parc des expositions de Bamako, sous la présidence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga ; en présence de plusieurs membres du gouvernement dont celui du Développement industriel et de la Promotion des investissements, Moulaye Hamed Boubacar ; le président de l’Organisation patronale des industries (OPI) Cyril Achkar ; et plusieurs autres invités.
A l’instar des autres pays du continent, le Mali a célébré hier jeudi 29 novembre 2018, la 7e édition de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique avec comme thème national « Made in Mali ». A l’instar des éditions précédentes, la présente a encore insisté sur la problématique pour notre pays de consommer ce qui est produit par nos industriels, c’est-à-dire le ‘’Made in Mali’’. Il s’agit pour les Maliens de faire sienne cette assertion d’un ancien président américain, Abraham Lincoln qui disait : « Lorsque nous achetons des biens à l’étranger, nous avons des biens et l’étranger a l’argent. Mais lorsque nous achetons des biens chez nous, nous avons à la fois des biens et l’argent ». La concrétisation de cette assertion passe par exemple par la confiance que l’Etat doit aux industries nationales. A ce sujet, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, est interpellé sur la gestion de la commande publique qui a été de l’ordre de 700 milliards FCFA en 2017. Le hic est que ce pactole en grande partie tombe dans les poches d’opérateurs étrangers.
L’objectif de cette journée de l’industrialisation de l’Afrique est de sensibiliser les grands industriels et financiers du monde afin qu’ils accompagnent l’industrialisation du contient car, on ne peut pas parler de développement sans industrie, les plus riches du monde étant les plus industrialisés.
Le thème international de l’édition de cette année est « Promouvoir les chaines de valeur régionales en Afrique, un moyen pour accélérer la transformation structurale, l’industrialisation et la production pharmaceutique ».
« Consommer malien, c’est la base du développement », a déclaré Cyril Achkar. A ses dires, l’industrie porte en lui, les germes du développement. « Le prix d’un immeuble est le prix d’une usine. Et une usine emploie 50 à 100 personnes. Donc, elle a un impact sur l’économie ». Le président de l’OPI, Cyril Achcar, a profité de cette tribune pour faire le point de traitement du livre blanc de l’industrie, lequel a été adopté par le gouvernement en 2014, un recueil de la situation industrielle de notre pays. Aujourd’hui, selon Achcar, les industries au Mali génère 5,9% du PIB contre 11% pour la moyenne de l’Uémoa, 15% pour le Sénégal, 19% pour la Côte d’Ivoire voire 24% pour le Maroc. Il a également évoqué la mise en œuvre timide des politiques industrielles. S’agissant des acquis, on peut noter l’adoption du décret portant sur les mesures d’orientation de la commande publique vers les PMI et la production nationale de l’ordre de 700 milliards de F CFA, la création de l’Observatoire nationale de l’industrie, la déduction de la TAF sur les investissements productifs, la mise prochaine de la TVA industrielle ainsi que la création d’un comité Douane-CNPM, etc. Malgré ses avancées, le président de l’OPI a exhorté le gouvernement à accélérer les réformes pour permettre au secteur de l’industrie de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance pour l’atteinte des objectifs d’un PIB de la manufacture de 11% moyenne de la Cédéao et 20% pour passer de pays en voie de développement à pays développé. Pour ce faire, il a sollicité de l’amélioration de la fourniture électrique, la mise en œuvre d’un fonds souverain d’investissement industriel, etc
Pour ce faire, le Mali entend apporter une touche nouvelle à la célébration de cette journée selon le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, Moulaye Hamed Boubacar, qui a fait savoir qu’au-delà de mettre en place des stands pour faire des lieux d’exposition que ces journées soient celles de réflexion, de débats contradictoires pour trouver des solutions aux problèmes, de faire des évaluations sur les journées passées. «Des journées de travail, de communion et de fête», a déclaré le ministre.
Quatre jours durant, cette édition sera célébrée dans la valorisation des produits locaux, des rencontres d’échanges pour trouver des solutions aux problèmes et défis auxquels l’industrie malienne fait face.
En effet, pour la célébration de cette journée, les organisateurs misent sur la participation d’une centaine d’entreprises nationales et étrangères et la participation est conditionnée au payement de 500. 000 FCFA pour les simples exposants et 2. 500.000 FCFA pour les sponsors.
Après la phase de la plaidoirie à la cérémonie d’ouverture, la seconde phase sera le salon « Made in Mali », un salon qui va permettre d’approcher les consommateurs maliens, notamment avec l’organisation des ventes en promotion. Par ailleurs, il y’a dans le menu l’organisation des panels avec le monde universitaire, des rencontre d’affaires ainsi que l’Assemblée générale de l’OPI.
A. D.
La rédaction