A l’issue de la phase de poule du championnat de D2 du district de Bamako désormais appelé “Ligue 2 Malibet”, le président de la Ligue de football du district de Bamako, Issa Sidibé, nous a accordé une interview dans laquelle il donne ses impressions sur le niveau de l’édition 2024 de Ligue 2 Malibet et fait le bilan des deux premières années de son deuxième mandat, ainsi que les difficultés auxquelles la ligue de Bamako est confrontée.
ujourd’hui-Mali : De façon générale, comment jugez-vous cette année le niveau de la Ligue 2 Malibet ?
Issa Sidibé : Si nous devons juger cette année le niveau du championnat de deuxième division du district de Bamako, je dirais qu’il a été une compétition bien disputée. Au départ du championnat, nous avons prévu comme dans les années précédentes une compétition avec 16 équipes, mais pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous nous sommes retrouvés avec 15 équipes. Nous sommes toujours à l’œuvre pour sensibiliser les clubs à venir jouer au football.
La Ligue de football du district de Bamako vient de boucler la phase de poule de la Ligue 2 Malibet. Etes-vous satisfait ?
Aujourd’hui, nous pouvons dire que le niveau du championnat est très satisfaisant parce qu’à l’heure où je vous parle la phase de poule vient de prendre fin et cela concorde avec le plan initié par la Ligue de football du district de Bamako, qui est d’éviter de jouer au mois de jeûne. Cette année, vous avez dû le constater, ce sont les équipes qui sont montées récemment en deuxième division qui sont en train de dicter leur loi aux anciens clubs.
Cela veut dire qu’il aura du changement au niveau de la suprématie de certains clubs. Lorsqu’il y a ce genre de changement, cela prouve que quelque chose en train de changer et cela justifie que le niveau du championnat est très bon et satisfaisant. Il est important de rappeler que ce sont les clubs du district de Bamako qui sont parvenus à se hisser à un certain niveau du premier tour de la Coupe du Mali.
A mi-parcours de votre deuxième mandat, qu’est-ce qui vous a le plus satisfait et que faudrait-il améliorer ?
Aujourd’hui, ma satisfaction au niveau de la Ligue de football du district de Bamako est une satisfaction générale puisque si vous rappelez nos représentants qui ont été envoyés au niveau de la Fédération malienne de football (Fémafoot) étaient des hommes qui avaient un niveau très élevé concernant la gestion du football. Le fait que deux de nos membres influents sont rentrées à la Fémafoot est une première satisfaction pour nous. D’ailleurs, ils sont en train de nous honorer là-bas en honorant le football malien et africain. Au-delà de cela, il y a eu des innovations qui sont l’arrivée de Malibet comme sponsor de la Ligue qui est une autre satisfaction. Il y a des années que nous n’arrivions pas à clôturer notre championnat selon nos programmations.
Si nous avons pu le terminer ces temps-ci, c’est grâce également à la communication dirigée par l’agence Yiriba à travers notre sponsor officiel qui est Malibet. Avec l’arrivée de Malibet, je pense que l’essentiel est fait cette année et nous nous projetons pour les autres compétitions à savoir la catégorie inférieure et le football féminin. Avec le sponsor Malibet et les conseils de l’agence Yiriba, je pense que nous sommes largement satisfaits au niveau de la Ligue de football du district de Bamako.
Il est aussi important de dire que nous avons toujours besoin de soutiens parce que notre compétition ne se limite pas seulement au championnat de D2, mais il y a la compétition de catégorie inférieure à savoir le championnat cadet et junior, la phase de Ligue de la Coupe du Mali et le football féminin qui est aujourd’hui une priorité pour la Caf et la Fifa. Avec toutes ces compétitions, nous avons besoin de l’accompagnement de Malibet et d’autres sponsors afin que les enfants puissent exprimer librement leurs talents et qu’ils puissent avoir la chance d’atteindre le haut niveau.
Où en êtes-vous avec le projet Niéta II que vous avez signé avec l’agence Yiriba ?
Aujourd’hui, je peux dire que l’agence Yiriba est en train de respecter ses engagements et la Ligue aussi est en train de faire pareil. Je pense que nous allons continuer sur ce chemin et il faut préciser que l’apport de l’agence Yiriba a été très bénéfique pour nous. Nous sommes très satisfaits du projet Niéta II. Nous ne pouvons qu’être heureux et nous allons toujours continuer de travailler avec l’agence pour les autres volets, notamment la catégorie inférieure, la Coupe du Mali et le football féminin.
Quelles sont les difficultés auxquelles la Ligue de football du district de Bamako est confrontée ?
Dans le domaine du football, pour bien s’exprimer, il faut avoir les moyens financiers. La Ligue de football du district de Bamako était logée au stade Mamadou Konaté où nous avons été chassés à cause de la rénovation dudit stade.
Aujourd’hui, le stade Mamadou Konaté est terminé et nous pensons revenir parce que tout ce que nous faisions était en rapport avec le développement du football malien. Les joueurs qui sortent de notre championnat, je pense qu’ils ont en train de faire des heureux au niveau du pays. La plupart des joueurs issus du championnat D2 sont en train de faire la fierté des équipes nationales du Mali notamment Néné Dorgeles, Moïse Sagnon, El Bilal Touré et Kamory Doumbia.
Ces joueurs sont tous passés par notre championnat et je pense qu’en faisant le maximum pour les différentes ligues de football, le Mali peut toujours rêver de talents parce que l’un de nos objectifs est de donner la chance aux jeunes joueurs de s’exprimer leurs talents.
Pour revenir à la question, l’une de nos difficultés est d’avoir un local pour la ligue. Si nous retournons au stade Mamadou Konaté afin d’occuper nos anciens bureaux, cela sera très important pour nous.
En plus de cela, nous demandons que la situation des ligues de football soit prise en compte par la Fédération malienne de football, mais au niveau des autorités sportives du pays. Aujourd’hui, les moments sont difficiles, mais en appuyant les ligues à travers les différentes régions, je pense que le Mali peut espérer encore avoir de grands talents parce que les Maliens aiment le football et les gens sont prêts à investir dans le football surtout au niveau des jeunes.
Si ces gens sont accompagnés et s’ils voyaient une certaine motivation au niveau de l’Etat, je pense cela peut être un facteur de déclenchement afin que les gens y intéressent davantage. Aujourd’hui, je pense que si les ligues ont eu l’accompagnement de l’Etat et des sponsors, les répercussions font certainement tomber sur les districts.
Votre mot de la fin ?
Récemment, le département de la Jeunesse et des Sports a organisé un symposium pour le développement du football malien. Malheureusement, les ligues de football n’ont pas été invitées à cette rencontre. A mon avis, les ligues de football et les districts de football devaient être invités pour venir parler de certaines situations du football.
Aujourd’hui, nous reconnaissons qu’il y a trop de difficultés au niveau du football malien surtout à la base. Si les acteurs au niveau de la base sont invités à ce genre de rencontre, je pense que les réalités de notre football seront dévoilées. Nous avons été mis hors de ce symposium et cela nous fait beaucoup de mal parce que nous avions des propositions concrètes qui devaient beaucoup aider notre football.
C’est vrai, la Fémafoot est notre interlocuteur, mais en tant que Maliens, nous pensons que ce symposium devait être plus inclusif afin de détailler aspect par aspect la situation du football Malien. C’est vrai qu’au cours de ce symposium beaucoup de choses ont été dites, mais la non-représentativité des ligues et des districts a été un défaut.
Nous demandons aux initiateurs du symposium sur le football malien de corriger les erreurs qu’ils ont commises afin que tout le monde puisse participer et discuter du développement du football malien. Nous voulons tout simplement participer à la reconstruction du football malien. Nous pensons également que notre place y était pour parler de nos difficultés.
Propos recueillis par
Mahamadou Traoré