« Les grands leaders ne sortent pas du néant », dit l’adage. Nul besoin d’avoir un diplôme pour se lancer en politique. Il suffit d’avoir de l’audace, de l’ambition, pas trop de scrupules, une élocution aisée, une aptitude à mentir et à dissimuler. Des caractères redoutables qui ne manquent pas chez Issa Kaou N’Djim qui a su se cacher derrière la religion pour se forger des aptitudes atypiques propres à lui-même. Connu sous l’ombre, derrière le grand boubou du leader religieux Mahmoud Dicko, il se faufile assez rapidement sur la scène politique, tout en tentant d’abjurer son mentor, et devient incontournable dans ce domaine.
Un style de communication assez unique : vidéo directe sur Facebook avec les activistes qui le permet de s’adresser directement à ses fans et de répondre à ses protagonistes, comme ce fut le cas, la semaine dernière, avec sa femme, Fatim Dicko, fille adorée et confidente de l’Imam Mahmoud Dicko. C’était un moyen pour N’Djim de mettre un terme aux rumeurs sur son soi-disant divorce d’avec la fille du guide et de dissimuler au passage sa mésentente avec l’homme qu’il considère comme l’autorité morale de la Coordination des mouvements et associations de soutien à l’imam (Cmas).
En guise de rappel, une partie de la Cmas conteste la légitimité du coordinateur Issa Kaou N’Djim. Elle considère qu’il ne saurait désormais diriger ce mouvement politique à cause de sa prise de position souvent ambiguë. Pour Issa N’Djim, la décision de son maintien ou pas à la tête de la Cmas incombe à son beau-père.
En attendant la décision finale de l’Imam, l’ambigüité, le réactionnisme, l’arrogance, la tactique de division pour mieux régner, l’exploitation de la vulnérabilité des autres pour ses propres fins risquent de mettre en péril les ambitions et la crédibilité de cet animal politique qui a pourtant de beaux jours devant lui.
Son ambition, comme d’ailleurs celui de la plupart des hommes politiques, est d’arriver aux fonctions les plus prestigieuses. Il va tout faire, une fois arrivé à la position convoitée, pour s’y maintenir. Avant d’atteindre cette position, le responsable ou l’ex-responsable de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko, doit pouvoir contrôler ses agissements, au risque de se faire piétiner par ces vieux politicards qu’il ne cesse de beugler.
Abdrahamane Baba KOUYATE
Source: Azalaï Express